Les Amis de Flaubert – 1ère Année 1951 – Bulletin n° 1 – Page 1
Notre Bulletin
Le premier bulletin des Amis de Flaubert paraît donc. Il répond, nous en sommes sûrs, au désir de tous les flaubertistes et plus encore à ceux qui ont bien voulu nous aider à reconstituer l’Association créée en 1913.
Cette parution ne s’est pas faite, on s’en doute, sans recherches, démarches, tentatives parfois désespérées, mais toujours suivies d’autres.
Ce bulletin, et ceux qui viendront après lui, rassemblera tout d’abord les nombreux admirateurs du grand écrivain. Il les fera connaître entre eux, et ce trait d’union n’est pas négligeable.
Puis, il insérera toutes les chroniques, nouvelles, échos, études concernant l’œuvre de Gustave Flaubert. Qu’on ne dise point que cette tâche est présomptueuse ; elle est tout simplement l’hommage vivant que nous entendons apporter à la gloire d’un grand nom et d’une œuvre immortelle.
Notre comité demande à tous de lui faire parvenir tel texte dont l’insertion peut servir le culte d’un maître illustre.
Le bulletin sera, dans la mesure de son format, ouvert largement à ceux et à celles qui voudront bien nous faire l’honneur de nous écrire.
Il insérera volontiers : recherches, communiqués, études, chroniques comptes rendus ; et chacun dira, pourquoi pas ? sa libre opinion.
En cette matière, tout sera utile et rien ne sera superflu.
Il a été beaucoup écrit sur Flaubert, mais il semble que l’œuvre grandisse sans cesse avec le temps et les recherches.
Les Amis de Flaubert doivent demeurer les bons serviteurs d’une expansion toujours plus vigoureuse.
Le bulletin les y incitera et les aidera.
Mais – dureté des temps qui n’est au surplus pas pour nous déplaire – le bulletin ne vivra que si les flaubertistes, adhérents ou non à l’Association nous aident à le diffuser.
Qu’on le lise, qu’on en parle, qu’on le place.
Il n’est pas une revue qui ne s’y intéresse ; il n’est pas une bibliothèque qui ne l’accueille. C’est affaire de bonne volonté et même de volonté tout court.
Gustave Flaubert est un écrivain que le monde entier nous envie. La simplicité de sa vie, son travail infatigable, la brutalité de sa mort en font un Héros des lettres françaises.
Ceux qui, dès 1905, ont sauvé le pavillon au bord de l’eau, ceux qui ont consacré des jours et des mois à glorifier l’écrivain et l’œuvre, les hommes de lettres, les conférenciers, les chroniqueurs, les chercheurs ont droit que leurs initiatives soient copieusement encouragées.
Que la flamme ne s’éteigne pas ; c’est notre vœu le plus cher. Que les flaubertistes de Normandie, de France, et même du monde se donnent la main ; la récolte n’en sera que meilleure.
Et si le bulletin bouscule quelque principe solidement acquis, risque quelque hypothèse hardie, aborde quelque thèse nouvelle, qu’on ne l’en blâme pas. Gustave Flaubert appelait bourgeois celui qui pense bassement. Que notre bulletin dise bien haut ce qu’il sait et ce qu’il apprend. Qu’il soit digne du Maître à honorer.
Que par lui on entende encore l’écho des phrases gueulées sous les tilleuls, sans rien répudier, s’il le faut, des rugissements de Croisset.
Jacques TOUTAIN-REVEL
Vice-Président