Les Amis de Flaubert – Année 1961 – Bulletin n° 18 – Page 61
Une lettre demeurée secrète de G. Flaubert
Question de M. Pierre Delaloye :
Maxime Du Camp, dans les Souvenirs Littéraires, au chapitre : « Les dernières tombes » (quatre pages avant la fin, tome II, édition Hachette, 1892), écrit :
« Il (Gustave Flaubert) avait 58 ans passés… Un incident bien futile en apparence (il s’agissait d’un cigare) éclaira des obscurités qu’il s’était toujours refusé à pénétrer. Il écrivit alors une longue lettre qui a les allures d’un réquisitoire et il y versa l’amertume dont il était abreuvé ».
Maxime Du Camp ajoute, au bas de la page, le N. B. suivant :
« Cette lettre, qui est une sorte de mémoire avec pièces à l’appui, ne doit être rendue publique que dans certaines circonstances que Gustave Flaubert a déterminées lui-même ».
Je désirerais savoir ce que contenait cette lettre, à qui elle était adressée, si oui, quand a-t-elle été publiée et où ?
Réponse :
La Correspondance et le Supplément qui en a été donné ne recèlent pas, semble-t-il, cette lettre réquisitoire à laquelle fait allusion Maxime Du Camp. Mais comment lui-même en a-t-il eu connaissance, puisqu’elle ne paraît pas lui avoir été adressée ? Et à qui Flaubert, aurait-il pu faire assez confiance pour assurer un sort à sa missive ? Noter la réserve : « Cette lettre… ne doit être rendue publique que dans certaines circonstances que Gustave Flaubert a déterminées lui-même ».
Même si cette lettre a été retrouvée, la non réalisation des circonstances prévues a-t-elle déterminé les éditeurs à n’en pas faire état ?
Les éditeurs seuls pourraient répondre.
Réponse communiquée par Mlle Gabrielle LELEU, 7 mars 1960.