L’Éducation sentimentale, roman des révolutionnaires de mai 68

Les Amis de Flaubert – Année 1968 – Bulletin n° 33, page 46

 

L’Éducation sentimentale, roman des révolutionnaires

de mai 68 ?

Mme Josane Duranteau, dans une enquête intitulée : « Que lisent les révolutionnaires de mai ? » (Le Monde , 6 juillet 1968) écrit : « Ce sont les poètes que l’on relit le plus volontiers, avec quelques grands romanciers français (Flaubert) ou étrangers (Dostoïevsky, Kafka). Parmi les absents jamais cités par les étudiants révolutionnaires interrogés au cours de cette enquête : Marcel Proust, Louis-Ferdinand Céline.

Ayant posé à M. Jacques Sauvageot, président  du Syndicat des Étudiants de l’UNEF cette question :

— Vous arrive-t-il  de lire des romans ? Il lui a répondu :

— Oui. Et les romans que j’aime, j’y retourne souvent. J’ai relu bien des fois l’Éducation Sentimentale que je mets au-dessus de tout. Et aussi Stendhal pour le Rouge et le Noir.

Il est vrai qu’au cours des événements de mai dernier — quelle que soit d’ailleurs l’opinion que l’on ait eu, ou que l’on ait sur ceux-ci  — des flaubertistes ont pensé ou relu les chapitres de l’Éducation sentimentale se rapportant aux souvenirs de la Révolution de 1848, qui, elle aussi, fut européenne.