Les Amis de Flaubert – Année 1969 – Bulletin n° 35 – Page 43
Une opinion de Claudel sur Flaubert
Pas davantage que Gide, mais plutôt pour des raisons religieuses, Paul Claudel n’avait aucune sympathie pour Flaubert. Relevé dans le Tome IV de son Journal (1939) : « Ce pauvre Flaubert, vivant dans un endroit splendide comme Rouen (à l’époque des bateaux à voile) et ne s’intéressant absolument à rien de ce qui l’entoure. Pas une vue de Rouen dans toute son œuvre, une impression intelligente et vécue. Quand on arrive d’aval, cette poche fameuse remplie d’animalité humaine, la cathédrale avec son mât au milieu et ce grand fleuve au travers. Et de tout cela sort cette ineptie qu’on appelle Bouvard et Pécuchet ».
Paul Claudel, dont on a célébré cette année le centenaire de sa naissance, ne connaissait-il pas Madame Bovary, l’avait-il lu, sans quoi il se serait rappelé le panorama de Rouen, les scènes de la cathédrale, du théâtre, du fiacre, ou était-il volontairement de mauvaise foi ?