Les Amis de Flaubert – Année 1974 – Bulletin n° 45 – Page 41
Une dédicace rare
Un flaubertiste de Rouen, alors qu’on dispersait les livres de la bibliothèque d’un amateur à la salle des ventes de cette ville, a pu se rendre acquéreur de La Tentation de Saint-Antoine, œuvre de Gustave Flaubert dans l’édition originale de Charpentier de 1874.
Cette acquisition, par elle-même, ne serait pas chose très rare mais, sur la page de garde on peut y lire, écrit de la main de l’auteur : « À mon cher voisin Fortin. G. Flaubert ».
Cela donne un grand intérêt au livre, surtout si l’on songe que Fortin était le docteur de l’écrivain et peut-être son dernier grand ami. « Il n’y a que Fortin qui me comprend » dira Flaubert et, la veille du 8 mai 1880, ces deux hommes, dans le cabinet de Croisset s’entretenaient d’un autre grand Rouennais : Pierre Corneille.
On connaît beaucoup de ces dédicaces manuscrites sur des volumes de Madame Bovary. Quelques-unes sur ceux de L’Éducation Sentimentale et des Trois contes mais il faut avouer qu’on n’en connaît guère sur ceux de la Tentation de Saint-Antoine.
On peut donc encore trouver des souvenirs de Gustave Flaubert. C’est ainsi, il y a quelques années, une collectionneuse de portraits photographiques à Rouen trouva celui de Louise Colet, ainsi qu’une lettre manuscrite sur papier bleu de Flaubert, dont nous ne savons si elle figure dans la correspondance, tout au moins dans son intégrité.