Les Amis de Flaubert – Année 1975 – Bulletin n° 46 – Page 25
Flaubert, artiste et précurseur de l’impressionnisme
« Ce qui me semble, à moi, le plus haut dans l’art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver… » (1)
L’énoncé par l’auteur lui-même d’une définition de son esthétique, évite tout palabre fastidieux sur les théories flaubertiennes. La nature porte en elle la Beauté et Flaubert se déclare son plagiaire. Le paysage représente l’échantillon de la nature et joue le rôle de diffuseur de la poésie.
La prose la plus sonore et la plus magique de l’œuvre émane essentiellement du paysage : « Les ombres du soir descendaient ; le soleil horizontal, passant entre les branches, lui éblouissait les yeux çà et là, tout autour d’elle dans les feuilles ou par terre, des taches lumineuses tremblaient, comme si des colibris, en volant, eussent éparpillé leurs plumes. Le silence était partout ; quelque chose de doux semblait sortir des arbres ; elle sentait son cœur, dont les battements recommençaient, et le sang circuler dans sa chair comme un fleuve de lait. Alors elle entendit au loin, au-delà du bois, sur les autres collines, un cri vague et prolongé, une voix qui se traîne, et elle l’écoutait silencieusement, se mêlant comme une musique aux dernières vibrations de ses nerfs émus… » (2)
Le paysage flaubertien revendique son attachement à notre province dans les romans sur lesquels nous nous sommes penchés. (3)
Nous émettons l’hypothèse que même le décor de Nogent-sur-Seine dans « L’Éducation sentimentale » est en réalité d’origine normande : « Une large couleur de pourpre enflammait le ciel à l’occident. De grosses meules de blé, qui se levaient au milieu des chaumes, projetaient des ombres géantes. Un chien se mit à aboyer dans une ferme au loin ». (4)
Nous distinguons dans l’œuvre le paysage normand du souvenir, et le paysage normand de la nausée. Flaubert éprouve à l’égard de sa province une grande tendresse ainsi qu’une certaine reconnaissance à l’égard des souvenirs dont elle fut le témoin. Trouville et Pont-L’Evêque se détachent sur le ciel du passé, auréolés de nostalgie : « D’autres fois, ayant passé la Touques en bateau, ils cherchaient des coquilles. Les flots endormis, en tombant sur le sable, se déroulaient le long de la grève… » (5)
A travers Rouen, où Emma court vers ses amours, Flaubert reconnaît à chaque coin de rue et sur les quais son enfance et ses amis.
La poésie du souvenir semble imprégnée d’une douloureuse tristesse et part à la recherche du temps passé. Certes, cette poésie issue du paysage natal nous offre des paysages pathétiques, mais elle ne constitue pas l’apogée de l’esthétique flaubertienne. Elle est dictée par la reconnaissance que chaque auteur doit à la contrée, qui fut son inspiratrice et dont elle protégea les souvenirs. Le sommet de son art poétique naquit d’une similitude douloureuse entre Flaubert et sa province. Le poète et sa terre souffrent du même mal. Ce malaise indéfinissable tient à la fois de la nausée et d’une langueur morbide : « … Et la Normandie avec sa verdure m’agace les dents comme un plat d’oseille crue… » (6)
Le désespoir constitue l’état normal de Flaubert il pense que le bonheur n’existe que dans la « stagnation ». La Normandie humide et monotone renferme des germes de pourriture et d’ennui, cependant qu’elle éclate d’une vie végétale dense et verdoyante : « … Nous ne sommes pendant notre vie que corruption et putréfaction successives, alternatives, envahissantes, l’une sur l’autre ». (7)
Le seul remède à ce pessimisme naturel est le salut par l’art. Alors le poète se fond dans le paysage, il devient ciel, feuilles, rivière. Son âme se dilue dans le panthéisme : « On était aux premiers jours d’octobre. Il y avait à l’horizon, contre le contour des collines ; […] De la hauteur où ils étaient, toute la vallée paraissait un immense lac pâle, s’évaporant à l’air… » (8)
Il est troublant de constater que le paysage qui réapparaît constamment dans son œuvre est comme l’âme du poète, réceptacle d’ennui. Ainsi la Normandie confine le poète dans un état proche de la neurasthénie.
La coexistence du poète et d’un paysage contribuant à exacerber sa volupté pessimiste, élève la prose à un niveau de pureté et d’extase quasi céleste.
La poésie du souvenir :
Un Cœur simple — ROUEN dans Madame Bovary
En décrivant les sites du souvenir, Flaubert essaie de recréer la douceur de son enfance. Le paysage a le pouvoir magique de faire revivre le passé. La poésie reste tendre mais se teinte progressivement d’amertume car le présent gris et triste vient rompre le charme. La mort de Caroline plane encore sur la plage de Trouville : « L’après-midi, on s’en allait avec l’âne au-delà des Roches-Noires, du côté d’Hennequeville. Le sentier, d’abord, montait entre des terrains vallonnés comme la pelouse d’un parc, puis arrivait sur un plateau où alternaient des pâturages et des champs en labour. A la lisière du chemin, dans le fouillis des ronces, des houx se dressaient ; çà et là, un grand arbre mort, faisait sur l’air bleu des zigzags avec ses branches. Presque toujours, on se reposait dans un pré, ayant Deauville à gauche, le Havre à droite, et en face la pleine mer ». (9)
La pensée de Deauville, proche de Trouville, fait cheminer la poésie de l’enfance vers l’adolescence. Il pense inévitablement à Élisa Schlesinger lorsqu’il écrit : « Les flots endormis en tombant sur le sable, se déroulaient le long de la grève ; la mer s’étendait à perte de vue, mais du côté de la terre avait pour limites les dunes la séparant du Marais, large prairie en forme d’hippodrome » (10)
On perçoit la nostalgie amère de ces moments de bonheur enfuis. La mer fidèle demeure le seul témoin de son « vieil amour » et de ses jeux d’adolescent avec Harriet Collier. La mer, ses rites, représentent pour l’auteur composant dans le présent, des références infaillibles qui jalonnent le passé.
Ainsi la nature éternelle porte témoignage dans la poésie du souvenir « Le principal divertissement était le retour des barques… Leurs voiles descendaient aux deux-tiers des mâts ; et la misaine gonflée comme un ballon, elles avançaient, glissaient dans le clapotement des vagues, jusqu’au milieu du port, où l’ancre tout à coup tombait ». (11)
Sur les bords de la Toucques, il devine la « tante Allais » et « Mademoiselle Julie » : « La lune, à son premier quartier éclairait une partie du ciel, et un brouillard flottait comme une écharpe sur les sinuosités de la Toucques. Des bœufs, étendus au milieu du gazon, regardaient tranquillement ces quatre personnes passer… » (12)
Ce « Courbet » impose silence, tant en est mystique la sérénité champêtre qui en émane. Il semble que la rivière nommée Toucques, ait favorisé la rêverie du jeune Flaubert. Le poète transforme l’environnement de la rivière en un lieu féérique : « Les prairies étaient vides, le vent agitait la rivière ; au fond, de grandes herbes s’y penchaient, comme des chevelures de cadavres flottant dans l’eau » (13)
Rouen, ville détestée et chérie de Flaubert, inspire des paysages célébrant la douceur de vivre dans ses quartiers anciens : « Dans les beaux soirs d’été, à l’heure où les rues tièdes sont vides, quand les servantes jouent au volant sur le seuil des portes, il ouvrait sa fenêtre et s’accoudait. La rivière qui fait de ce quartier de Rouen comme une ignoble petite Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue entre ses ponts et ses grilles ». (14)
Charles Bovary, étudiant en médecine, goûte la poésie du quartier du Robec. Il fait découvrir à Léon, puis à Emma, cette ville où la dentelle de pierre est transfigurée sous la lumière du soleil. L’éblouissement du clerc de notaire devant la cathédrale, était familier à l’auteur : « C’était par un beau matin d’été. Des argenteries reluisaient aux boutiques des orfèvres, et la lumière qui arrivait obliquement sur la cathédrale posait des miroitements à la cassure des pierres grises ; une compagnie d’oiseaux tourbillonnait dans le ciel bleu, autour des clochetons à trèfles ; la place, retentissante de cris, sentait des fleurs qui bordaient son pavé, roses, jasmins, œillets… » (15)
Flaubert nous montre que la cité tire sa poésie de ses pierres gothiques, de ses maisons à colombages et d’une luminosité exceptionnelle métamorphosant l’architecture et ses couleurs. Les promenades d’Emma suivent les itinéraires préférés du jeune adolescent du Collège Royal.
La Seine comme la Toucques le fascine, il est émerveillé devant l’animation du port et aime flâner du côté des îles verdoyantes : « Vers le soir, ils prenaient une barque couverte et allaient dîner dans une île. C’était l’heure où l’on entend, au bord des chantiers, retentir le maillet des calfats contre la coque des vaisseaux. La fumée du goudron s’échappait d’entre les arbres, et l’on voyait sur la rivière de larges gouttes grasses, ondulant inégalement sous la couleur pourpre du soleil, comme des plaques de bronze florentin, qui flottaient ». (16)
La vieille cité normande exerce un certain pouvoir sur Emma, tout comme elle effrayait et attirait l’auteur : « descendant tout en amphithéâtre et noyée dans le brouillard, elle s’élargissait au-delà des ponts, confusément… Ainsi vu d’en haut, le paysage tout entier avait l’air immobile comme une peinture ;… Parfois un coup de vent emportait les nuages vers la côte Ste Catherine, comme des flots aériens qui se brisaient en silence contre les falaises… » (17)
Poésie de la nausée :
L’extrême sensibilité du jeune Flaubert le destinait à être marqué par l’atmosphère de mort et de souffrance dans laquelle il vécut son enfance et son adolescence. La maladie dont il ressentit les premières crises dès l’adolescence, ne fit que confirmer dans son esprit « l’insuffisance humaine et le néant de la vie ». La langueur dont souffre Emma ne représente qu’un stade premier du désespoir flaubertien. Il est obsédé par la mort et la putréfaction : « Je n’ai jamais vu un enfant sans penser qu’il deviendrait vieillard, ni un berceau sans songer à une tombe. La contemplation d’une femme nue me fait rêver à un squelette ». (18)
Il a un goût prononcé du morbide. Sa poésie repose sur des thèmes similaires à ceux de Byron. D’ailleurs, à seize ans, ne dévorait-il pas les poèmes de Byron ? Amour, mort, tels sont les supports esthétiques du grand poète anglais. Amour, nausée, ont donné naissance aux plus belles pages de prose dans l’œuvre de Flaubert.
Emma, Frédéric, Deslauriers, sont atteints du même mal que leur créateur.
Afin d’oublier ce sentiment de déchéance physique et morale, il se donne au paysage. Il atteint l’extase et la poésie dans une fusion totale avec la nature. Et le paysage où il vit, qui constitue le décor de son œuvre engendre lui-même par son modèle une mélancolie similaire. Cependant ce serait une erreur de déclarer le paysage normand responsable du pessimisme flaubertien. Le poète et sa terre portent indépendamment la même nausée. Grâce au paysage normand, Flaubert atteint la plus grande pureté dans son art.
Le paysage normand est la traduction spatiale de la nausée et de l’ennui. La structure de ce paysage, dont les éléments sont constitués de plans et de couleurs, réapparaissent continuellement sous le même stéréotype dans toute l’œuvre. Il reproduit cette vision constante en poète et avec la technique du peintre.
« La plate campagne s’étalait à perte de vue et les bouquets d’arbres autour des fermes faisaient, à intervalles éloignés, des taches d’un violet noir sur cette grande surface grise qui se perdait à l’horizon dans le ton morne du ciel ». (19)
Un plan horizontal coupé de taches dans une palette de teintes sombres, allant du vert terne au violet noir, en passant par le gris du ciel : tels sont les stigmates de l’ennui, stylisés nettement par le peintre. Pour Flaubert, « la poésie est une chose aussi précise que la géométrie ». Il est parvenu dans cette description du paysage normand, à une harmonie formelle parfaite entre sonorité et sémantique.
La monotonie du décor normand résulte géométriquement de la platitude et de son uniformité. Emma trouve dans cet horizon morne une correspondance avec son existence médiocre : « Elle connaissait trop la campagne ;… habituée aux aspects calmes, elle se tournait au contraire vers les accidentés. Elle n’aimait la mer qu’à cause de ses tempêtes et la verdure seulement lorsqu’elle était clairsemée parmi les ruines. Il fallait qu’elle pût retirer des choses une sorte de profit personnel ; et elle rejetait comme inutile tout ce qui ne contribuait pas à la consommation immédiate de son cœur, étant de tempérament plus sentimental qu’artiste, cherchant des émotions et non des paysages ». (20)
Il arrive souvent que Flaubert compense la tristesse ressentie par son héroïne lors de ses flâneries sur le plateau cauchois, en achevant sa promenade sur un soleil couchant miraculeux. Cela ne fait que confirmer notre hypothèse que sa poésie est issue de la nausée. « Elle se demandait s’il n’y aurait pas eu moyen, par d’autres combinaisons du hasard de rencontrer un autre homme ; et elle cherchait à imaginer quels eussent été ces événements non survenus, cette vie différente, ce mari qu’elle ne connaissait pas ».
« Dans l’avenue, un jour vert rabattu par le feuillage éclairait la mousse rase qui craquait doucement sous ses pieds. Le soleil se couchait ; le ciel était rouge entre les branches, et les troncs pareils des arbres plantés en ligne droite semblaient une colonnade brune se détachant sur un fond d’or,… » (21)
A Yonville, la plaine « étale à perte de vue ses blondes pièces de blé » et la langueur ne fait que s’accentuer. D’ailleurs Flaubert note que « la contrée est bâtarde, le langage sans accentuation et le paysage sans caractère ».
A l’horizontalité déprimante du paysage s’ajoute la tonalité grise des couleurs. La première vision que Bouvard et Pécuchet ont du décor, reflète un horizon délavé : « la campagne s’étalait par grandes surfaces d’un vert monotone et froid, des nuages couraient dans le ciel, de temps à autre la pluie tombait ». (22)
La couleur favorise le jeu poétique. Sous l’effet de la pluie, de la brume, le paysage normand s’estompe et les teintes se diluent. Alors, la prose engendre une mélancolie insupportable : « Le vent chassait, balayait la pluie dans l’air. Elle claquait sur les feuilles, ruisselait au bord du chemin, et le ciel, couleur de boue, se confondait avec les champs dénudés,… » (23)
Le paysage cauchois se réduit à « une grande surface grise se perdant à l’horizon dans le ton morne du ciel ». Certes, la campagne normande ne revêt pas des aspects riants durant tout le cycle des saisons, mais Flaubert, aimant à se morfondre dans un décor de grisaille, accentue la neutralité des teintes. Sans cesse, il voile l’éclat des couleurs et assombrit ses toiles. Il aime les reliefs fantomatiques, indécis, et le ton morne des horizons normands. La tombée du jour pose sur le paysage ses ombres, qu’il aime mettre en contraste avec la rougeur du couchant : « Les ombres du soir descendaient, le soleil horizontal, passant entre les branches, lui éblouissait les yeux ». (24)
« Le soleil se couchait ; le ciel était rouge entre les branches, et les troncs pareils des arbres plantés en ligne droite semblaient une colonnade brune se détachant sur un fond d’or ». (25)
L’art perce et rayonne dans le pessimisme flaubertien comme les flèches du soleil à travers les brumes normandes.
L’existence terrestre de l’auteur ressemble à un épais brouillard qui le fait chanceler et aurait pu l’entraîner dans la mort s’il n’avait rencontré l’Art : « Le seul moyen de n’être pas malheureux est de s’enfermer dans l’Art et de compter pour rien tout le reste ». (26)
Ombres et lumière : C’est dans cette opposition fondamentale que le peintre voit le paysage normand.
Et pourtant, le sol fertile, éclate de vie. Cette végétation dense provoque un malaise chez le poète : « … La Normandie avec sa verdure m’agace les dents comme un plat d’oseille crue… » (27)
Flaubert insiste sur sa profusion afin de communiquer au lecteur son impression de nausée : « Il y avait de grands espaces pleins de bruyères tout en fleurs, et des nappes de violettes s’alternaient avec le fouillis des arbres… » (28)
« Rodolphe l’entraîna plus loin autour d’un petit étang, où des lentilles d’eau faisaient une verdure sur les ondes. Des nénuphars flétris se tenaient immobiles entre les joncs. Au bruit de leurs pas dans l’herbe, des grenouilles sautaient pour se cacher ». (29)
La fertilité végétale de ce sol, comme toute fertilité, est issue de la pourriture. Vie humaine et vie végétale reposent sur la putréfaction. Emma Bovary s’épanouit dans « les bouillonnements joyeux de l’amour » et mêle sa volupté amoureuse à celle de la nature : « Elle arrivait essoufflée, les joues roses, et exhalant de toute sa personne un frais parfum de sève, de verdure et de grand air. Rodolphe, à cette heure-là, dormait encore. C’était comme une matinée de printemps qui entrait dans sa chambre ». (30)
Si le printemps éclate lors de la mise en terre d’Emma, Flaubert fait coïncider ces deux événements afin de rester fidèle à cette théorie : « Une brise fraîche soufflait, les seigles et les colzas verdoyaient, des gouttelettes de rosée tremblaient au bord du chemin, sur les haies d’épines… Le ciel pur était tacheté de nuages roses, des lumignons bleuâtres se rabattaient sur les chaumières couvertes d’iris… » (31)
Il veut suggérer que la vie végétale puise des forces dans l’humus formé par la putréfaction des cadavres. Non seulement Lestiboudois, le fossoyeur, gagne sa vie en enterrant les morts, mais il fait croître des pommes de terre dans le cimetière : « Vous vous nourrissez des morts, Lestiboudois ! lui dit enfin un jour Monsieur le Curé ». (32)
Vie et putréfaction s’accordent inéluctablement dans l’œuvre de Flaubert. Le paysage normand constitue un jaillissement continuel de vie végétale, évoluant donc à partir d’une putréfaction intense et engendrant une nausée perpétuelle pour ses contemplateurs. L’auteur et ses personnages souffrant naturellement de ce mal, ne peuvent guérir, car le décor l’entretient.
Comme Flaubert l’observe, l’eau sous toutes ses formes pénètre ce paysage. Elle est l’agent putréfacteur. Pluie, brume, nuages ou rivières transmettent la morosité. La Seine traverse ses romans (Madame Bovary, L’Éducation sentimentale) en charriant l’insatisfaction d’Emma et l’échec de Frédéric : « A chaque détour de la rivière, on retrouvait le même rideau de peupliers pâles. La campagne était toute vide. Il y avait dans le ciel de petits nuages blancs arrêtés, et l’ennui, vaguement répandu, semblait alanguir la marche du bateau… » (33)
Lumineux et gris, diffusant la vie et la nausée, le paysage normand comporte d’étranges analogies avec l’âme de l’auteur et avec sa trajectoire spirituelle.
Flaubert et l’Impressionnisme
Flaubert fait de la transposition d’Art. Si Gautier et les prosateurs de son époque s’y appliquaient volontairement, l’auteur n’en était pas conscient. Gautier parvient à reproduire en vers des toiles de Ribeira. Ami de Pradier, Flaubert a pu rencontrer dans son atelier des artistes de son époque, mais il n’a pas réellement connu la génération des peintres impressionnistes. Il n’a pas véritablement eu connaissance de leurs toiles, ni étudié leurs méthodes. Lorsqu’il publie Madame Bovary, son œuvre maîtresse, en 1856, les peintres impressionnistes sont encore de jeunes adolescents totalement inconnus.
Flaubert peint des paysages et utilise les méthodes élaborées par les peintres de la lumière. La majorité de leurs toiles représentent des paysages normands. Les points et les lieux communs entre Flaubert et l’Impressionnisme sont si nombreux qu’on ne peut se permettre de les négliger.
Le mouvement impressionniste et la Normandie.
Monet, chef de file du mouvement, emprisonna sur ses tableaux les côtes et la campagne normandes. Il entraîna tous ses amis en Normandie et leur montra comment saisir la transparence de la lumière. C’est au Havre qu’il peignit en 1859, son tableau intitulé : « Impression-Soleil Levant », qui donnera son nom au mouvement.
Groupés autour du honfleurais Boudin « le roi des ciels », spécialiste des marines inspirées de la côte normande, Jongkind, Isabey, Pissaro, viennent saisir les effets de la lumière sur le paysage.
Bazille, jeune peintre, ami de Monet, écrit à ses parents pour louer la beauté des paysages normands : « Dès notre arrivée à Honfleur, nous avons cherché des motifs de paysage. Ils ont été faciles à trouver, car ce pays est le paradis. On ne peut voir plus grasses prairies et plus beaux arbres ; il y a partout des vaches et des chevaux en liberté. La mer, ou plutôt la Seine élargie, donne un horizon délicieux à ces flots de verdure… Le port d’Honfleur et le costume des normands en bonnet de coton, m’intéressent beaucoup… »
L’itinéraire normand des Impressionnistes
Lorsque nous suivons les recherches des Impressionnistes en Normandie, nous notons que les mêmes lieux ont retenu l’attention de Flaubert. Entre 1892 et 1894, Monet saisit les variations de la lumière sur les pierres de la cathédrale de Rouen. Et l’on voit l’architecture gothique si aiguë se dissoudre complètement dans une féérie de lumière. Léon en passant sur le parvis de l’édifice observe les jeux du soleil sur les pierres grises.
Durant l’été de 1862, Monet fait la connaissance de Jongkind sur la côte normande. Avec Boudin, ils peignent à Honfleur. Dès cette époque, ils vont s’exercer à la décomposition de la lumière. Les descriptions de la forêt de Fontainebleau, lors de l’escapade de Rosanette et Frédéric, ressemblent curieusement aux toiles de Monet reproduisant ce même décor. Le « Déjeuner sur l’herbe » de 1865, rappelle les repas champêtres des deux amants : « Quand ils se reposaient au milieu de la campagne, il s’étendait la tête sur ses genoux, à l’abri de son ombrelle. Ou bien, couchés sur le ventre au milieu de l’herbe, ils restaient l’un en face de l’autre, à se regarder, plongeant dans leurs prunelles… » (34)
L’hôtel des Roches-Noires à Trouville inspire à Monet une toile que Flaubert n’aurait pas désavouée. On sait la tendresse éprouvée par l’auteur à l’évocation de Deauville et de Trouville. Bouvard et Pécuchet ont retenu leur souffle devant le spectacle d’Etretat et de son aiguille crayeuse. Entre 1881 et 1886, Monet et ses amis ont inauguré une stylisation linéaire issue de la découpure dramatique des falaises d’Etretat.
Flaubert et les Impressionnistes : des méthodes similaires.
L’estuaire de la Seine et la Manche sont le berceau de l’Impressionnisme. Dans cette atmosphère à la fois brumeuse et très lumineuse, Monet élabore une peinture aérienne, fluide, colorée.
Nous avons déjà insisté précédemment sur l’importance apportée par Flaubert dans ses descriptions du paysage normand, à la lumière et à ses effets. La décomposition de la lumière constitue le principe fondamental des techniques impressionnistes.
Duranty publie en 1876 dans une revue artistique cette analyse : « D’intuition en intuition, les impressionnistes en sont arrivés peu à peu à décomposer la lueur solaire en ses rayons, en ses éléments, et à recomposer son unité par l’harmonie générale des irisations qu’ils répandent sur leurs toiles ». Ils étudient les reflets de la lumière sur l’eau, à travers les feuillages, sur les toits, le ciel, les collines, les robes et les ombrelles.
Rivières et étangs cachés dans les sous-bois sont propices à l’étude des reflets sur les ondes : « La rivière coulait sans bruit, rapide et froide à l’œil ; de grandes herbes minces s’y courbaient ensemble, selon le courant qui les poussait, et comme des chevelures vertes abandonnées s’étalaient dans sa limpidité… Le soleil traversait d’un rayon les petits globules bleus des ondes qui se succédaient en se crevant, |es vieux saules ébranchés miraient dans l’eau leur écorce grise… » (35) Non seulement Flaubert essaie de reproduire les ondes qui agitent l’eau mais il s’intéresse au reflet des arbres et à la lumière traversant le flot.
L’auteur peint la rivière et le monde qui s’y reflète même lorsque la nuit arrive : « Puis la lune parut, élégante de blancheur, dans le ciel vide qu’elle éclairait ; et alors se ralentissant, elle laissa tomber sur la rivière une grande tache, qui faisait une infinité d’étoiles, et cette lueur d’argent semblait s’y tordre jusqu’au fond à la manière d’un serpent sans d’argent semblait s’y tordre jusqu’au fond à la manière d’un serpent sans tête couvert d’écaillés lumineuses ». (36)
Sous les chênes de la forêt d’Argueil, les étangs portent des nénuphars qui rappellent les nymphéas de Monet : « Il l’entraîna plus loin, autour d’un petit étang, où des lentilles d’eau faisaient une verdure sur les ondes. Des nénuphars flétris se tenaient immobiles entre les joncs ». (37)
Le soleil couchant sur la Seine transforme la surface de l’eau : « La fumée du goudron s’échappait d’entre les arbres, et l’on voyait sur la rivière de larges gouttes grasses, ondulant inégalement sous la couleur pourpre du soleil, comme des plaques de bronze florentin qui flottaient ». (38)
Léon et Emma au bord de la Seine ressemblent aux couples de canotiers que Monet et Renoir firent à la Grenouillière : « ils se plaçaient dans la salle basse d’un cabaret, qui avait à sa porte des filets noirs suspendus. Ils mangeaient de la friture d’éperlans, de la crème et des cerises. Ils se couchaient sur l’herbe ; ils s’embrassaient à l’écart sous les peupliers ; et ils auraient voulu, comme deux Robinsons, vivre perpétuellement dans ce petit endroit, qui leur semblait en leur béatitude, le plus magnifique de la terre ». (39)
Le miroitement du soleil à travers les frondaisons sollicita également l’attention de Flaubert : « Dans l’avenue un jour vert rabattu par le feuillage éclairait la mousse rase, qui craquait doucement sous ses pieds. Le soleil se couchait ; le ciel était rouge entre les branches et les troncs pareils à des arbres plantés en ligne droite semblaient une colonnade brune se détachant sur un fond d’or… » (40)
« Les nuages s’amoncelaient au couchant, du côté de Rouen, et roulaient vite leurs volutes noires, d’où dépassaient par derrière les grandes lignes du soleil, comme les flèches d’or d’un trophée suspendu tandis que le reste du ciel vide avait la blancheur d’une porcelaine ». (41)
Flaubert étudie la lumière du point de vue des effets d’art. Quelle délicatesse dans cette peinture d’un couchant qui éclate à l’horizon ! il y apporte autant de précision et de raffinement qu’un peintre sur porcelaine.
Les impressionnistes aimaient à capter le scintillement des toits sous le soleil. Il est curieux de noter que l’auteur fut aussi amusé par ce phénomène : « Il était midi ; les maisons avaient leurs volets fermés et les toits d’ardoises qui reluisaient sous la lumière âpre d’un ciel bleu, semblaient à la crête de leurs pignons faire pétiller des étincelles ». (42)
« Quelquefois, dans un écartement des nuées, sous un rayon de soleil, on apercevait au loin les toits d’Yonville, avec les jardins au bord de l’eau… » (43)
Devant les paysages normands de Flaubert, le regard court de reflet en reflet, s’arrête sur les détails et reconstruit la structure générale. L’ombrelle, élément indispensable de la toilette féminine, fascine Monet, car son étoffe satinée joue facilement avec les rayons solaires.
Charles Bovary contemple Emma Rouault quelques instants, idéalisée par le port de son ombrelle : « … Elle alla chercher son ombrelle, elle l’ouvrit. L’ombrelle de soie gorge-de-pigeon, que traversait le soleil, éclairait de reflets mobiles la peau blanche de la figure. Elle souriait là-dessous à la chaleur tiède ; et on entendait les gouttes d’eau une à une, tomber sur la moire tendue ». (44)
Pourquoi Flaubert choisit-il justement cette teinte indéfinissable : gorge-de-pigeon ? Les reflets moirés accrochent la lumière. D’ailleurs, Marie Arnoux ainsi que Salammbô paraissent, revêtues de cette couleur. L’univers flaubertien et ses paysages vivent en un miroitement perpétuel, renvoyant d’une teinte vers l’autre.
Le paysage impressionniste et le paysage flaubertien obligent le spectateur ou le lecteur à reconstituer un puzzle de reflets et de sensations. Flaubert comme les Impressionnistes a choisi un seul élément de la réalité pour interpréter la nature dans le paysage normand : la lumière.
Monet saisit instant par instant les variations de la luminosité sur l’architecture gothique de la cathédrale de Rouen. Flaubert depuis son enfance a noté la métamorphose de la cathédrale sous le soleil : « C’était par un beau matin d’été. Des argenteries reluisaient aux boutiques des orfèvres et la lumière qui arrivait obliquement sur la cathédrale posait des miroitements à la cassure des pierres grises… » (45)
Auréolée de brume ou de soleil, suivant le moment du jour où l’a peinte Monet, son architecture aiguë se dissout. Le fait d’estomper le contour des objets correspond également à une des préoccupations majeures du mouvement. Il faut fondre les objets avec leur entourage. Flaubert utilise d’une manière similaire la brume, la fumée et les ombres. En suivant la course de l’Hirondelle, Rouen apparaissait dans une vision saisissante. On pense immédiatement à la toile de Corot, qui fut l’un des précurseurs de la nouvelle École : « Descendant tout en amphithéâtre et noyée dans le brouillard, elle s’élargissait au-delà des ponts, confusément. La pleine campagne remontait ensuite d’un mouvement monotone jusqu’à toucher au loin la base indécise du ciel pâle. Ainsi vu d’en haut, le paysage tout entier avait l’air immobile comme une peinture ; les navires à l’ancre se tassaient dans un coin ; le fleuve arrondissait sa courbe au pied des collines vertes… Les arbres des boulevards, sans feuilles, faisaient des broussailles violettes au milieu des maisons, et les toits tout reluisants de pluie, miroitaient inégalement, selon la hauteur des quartiers ». (46)
Une brume violette baigne le paysage normand et Flaubert, adoucit la silhouette du décor en utilisant des ombres. Sisley, entre tous les Impressionnistes, étudiait le pouvoir magique de la brume sur la campagne et les bords de Seine : « Ils entendaient derrière eux la rivière qui coulait, et de temps à autre, sur la berge, le claquement des roseaux secs. Des massifs d’ombres, çà et là, se bombaient dans l’obscurité, et parfois, frissonnant tous d’un seul mouvement, ils se dressaient et se penchaient comme d’immenses vagues noires qui se fussent avancées pour les recouvrir ». (47)
« On était aux premiers jours d’octobre. Il y avait du brouillard sur la campagne. Des vapeurs s’allongeaient à l’horizon, contre le contour des collines ; et d’autres, se déchirant, montaient, se perdaient ». (48)
Les chefs d’œuvres impressionnistes scandalisèrent leurs contemporains car ils semblaient inachevés. Flaubert ainsi que ces peintres ont compris que les contours estompés par la brume ou la fumée, donnent à leurs toiles la vitalité d’une esquisse.
Ils s’efforcent, peintres ou poète, de reproduire une nature où la vie exubérante est un jaillissement spontané. Bien qu’il appliquât en littérature les théories impressionnistes, Zola, le naturaliste, n’atteint pas l’harmonie parfaite avec le mouvement picturesque. N’ayant eu avec eux que peu de relations, Flaubert réussit le prodige de parvenir à une cohésion plus véritable avec leur art.
Même lorsqu’il retrace dans L’Œuvre le martyr de la création d’un peintre impressionniste ressemblant à Cézanne, son ami, Zola ne nous offre que des toiles singeant la réalité. Il noie l’Art dans des théories scientifiques, oubliant que la peinture de la réalité porte aussi quelque poésie. Proudhon, ami de Courbet, précurseur de la nouvelle Ecole, dictait déjà les conditions idéales d’une peinture de la réalité : « Toute figure, belle ou laide, peut remplir le but de l’Art. Le réalisme, sans être l’apologie du laid et du mal, a le droit de représenter ce qui existe et ce qu’on voit ».
Flaubert peint ce qu’il voit ; Zola s’est persuadé que le réalisme se limite à une banalité grise, et que la création littéraire ou artistique est basée sur l’hérédité. Il prétend aborder une « étude nouvelle de l’Homme physiologique » et « rendre aux milieux leur rôle tout puissant ». (48)
Ce sont là les principes scientifiques de sa théorie qui ôtent à ses tableaux toute poésie. Flaubert et les Impressionnistes ont sauvegardé le pouvoir poétique des paysages qu’ils ont recréés.
Flaubert a reconnu dans la substance même du paysage normand cet immense dégoût qui le tortura. Comme en réalité, il se complaisait dans cet état et y trouvait une volupté sensuelle, son âme se désagrégea pour mieux s’évanouir dans cette nature verdoyante et fluide. Atteignant alors l’extase qui constitue le second stade de son aventure créatrice, il sombre dans un demi-coma, précurseur de la naissance de la poésie : « O Bonheur ! Bonheur ! J’ai vu naître la vie, j’ai vu le mouvement commencer. Le sang de mes veines bat si fort qu’il va les rompre. J’ai envie de voler, de nager, d’aboyer, de beugler, de hurler. Je voudrais avoir des ailes, une carapace, une écorce, souffler de la fumée, porter une trompe, tordre mon corps, me diviser partout, être en tout, m’émaner avec les odeurs, me développer comme les plantes, couler comme l’eau, vibrer comme le son, briller comme la lumière… » (49)
Les peintres impressionnistes ont dû ressentir devant la vie intense de nos paysages, un éblouissement si extatique qu’ils ont décidé d’en prolonger la jouissance, en la recréant sur leurs toiles. C’est ainsi qu’ils ont choisi le paysage normand comme décor principal ou secondaire de leur œuvre. Ils ont découvert la luminosité exceptionnelle de nos cieux et l’ont fragmentée afin de mieux reproduire la vie. L’art impressionniste et l’esthétique flaubertienne ont également en commun l’obsession de rendre la vie dans toute sa vérité.
La Normandie fut dans la vie de Flaubert et elle porte ses souvenirs. Mais elle fut dans son œuvre, car il reconnaît en elle un second lui-même. Ce double qui lui ressemble et souffre de la même nausée, n’existait pas parmi la foule des humains : Louise Colet fut une muse ingrate, il lui a préféré sa contrée natale. Si Flaubert avait rencontré une compagne éprouvant cette sensation du néant et cette constante insatisfaction devant la vie, la Normandie n’aurait tenu qu’un rôle secondaire dans son œuvre.
Emma Bovary cherchait désespérément « un être fort et beau, une nature valeureuse, pleine à la fois d’exaltation et de raffinements, un cœur de poète sous une forme d’ange… ». Puis comme son créateur, l’espoir s’éteignait : « Oh ! Quelle impossibilité ! Rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche, tout mentait ! Chaque sourire cachait un bâillement d’ennui, chaque joie une malédiction, tout plaisir, son dégoût, […] » (50)
Alors l’auteur réserve à la terre normande, à ce reflet de lui-même les plus belles pages de prose de son œuvre. Sa poésie devient narcissisme, puisque du paysage normand émane tout le désespoir flaubertien « Les femmes suivaient, couvertes de mantes noires à capuchons rabattus elles portaient à la main un gros cierge qui brûlait et Charles se sentait défaillir à cette continuelle répétition de prières et de flambeaux sous ces odeurs affadissantes de cire et de soutanes. Une brise fraîche soufflait les seigles et les colzas verdoyaient, des gouttelettes de rosée tremblaient au bord du chemin, sur les haies d’épines. Toutes sortes de bruits joyeux emplissaient l’horizon : le claquement d’une charrette roulant au loin dans les ornières, le cri d’un coq qui se répétait ou la galopade d’un poulain que l’on voyait s’enfuir sous les pommiers. Le ciel pur était tacheté de nuages roses ; des lumignons bleuâtres se rabattaient sur les chaumières couvertes d’iris ». (51)
Martine Dunet
(avril 1975)
(1) Correspondance VII p. 369, Conard.
(2) Madame Bovary Œ. C. I p. 438, Bibl. de la Pléiade.
(3) Madame Bovary, Bouvard et Pécuchet, Un Cœur Simple.
(4) L’Éducation sentimentale Œ. C. II p. 41, Bibl. de la Pléiade.
(5) Un Cœur Simple Œ. C. II p. 599, Bibl. de la Pléiade.
(6) Correspondance Œ. C. I. Lettre datant de 1863. Bibl. de la Pléiade.
(7) Correspondance Œ. C. I p. 77, Conard.
(8) Madame Bovary Œ. C. I p. 433/436, Bibl. de la Pléiade.
(9) Un Cœur Simple Œ. C. II p. 599, Bibl. de la Pléiade.
(10) Un Cœur Simple Œ. C. II p. 599, Bibl. de la Pléiade.
(11) Un Cœur Simple Œ. C. II p. 600, Bibl. de la Pléiade.
(12) Un Cœur Simple Œ. C. II p. 596, Bibl. de la Pléiade.
(13) Un Cœur Simple Œ. C. II p. 607, Bibl. de la Pléiade.
(14) Madame Bovary Œ. C. I p. 300, Bibl. de la Pléiade.
(15) Madame Bovary Œ. C. I p. 509, Bibl. de la Pléiade.
(16) Madame Bovary Œ. C. I p. 525, Bibl. de la Pléiade.
(17) Madame Bovary Œ. C. I p. 531, Bibl. de la Pléiade.
(18) Correspondance Œ. C. I p. 275, Bibl. de la Pléiade.
(19) Madame Bovary Œ. C. I p. 302/303, Bibl. de la Pléiade.
(20) Madame Bovary Œ. C. I p. 324, Bibl. de la Pléiade.
(21) Madame Bovary Œ. C. I p. 332, Bibl. de la Pléiade.
(22) Bouvard et Pécuchet Œ. C. II p. 939, Bibl. de la Pléiade.
(23) Bouvard et Pécuchet Œ. C. II p. 727. Bibl. de la Pléiade.
(24) Madame Bovary Œ. C. I p. 438, Bibl. de la Pléiade.
(25) Madame Bovary Œ. C. I p. 331. Bibl. de la Pléiade.
(26) Correspondance Œ. C. I p. 172, Conard.
(27) Voir note 5.
(28) Madame Bovary Œ. C. I p. 436, Bibl. de la Pléiade.
(29) Madame Bovary Œ. C. I p. 438, Bibl. de la Pléiade.
(30) Madame Bovary Œ. C. I p. 441, Bibl. de la Pléiade.
(31) Madame Bovary Œ. C. I p. 600, Bibl. de la Pléiade.
(32) Madame Bovary Œ. C. I p. 357. Bibl. de la Pléiade,
(33) L’Education Sentimentale Œ. C. II p. 36, Bibl. de la Pléiade.
(34) Education Sentimentale Œ. C. II p. 359, Bibl. de la Pléiade.
(35) Madame Bovary Œ. C. I p. 377, Bibl. de la Pléiade.
(36) Madame Bovary Œ. C. I p. 472, Bibl. de la Pléiade.
(37) Madame Bovary Œ. C. I p. 438, Bibl. de la Pléiade.
(38) Madame Bovary Œ. C. I p. 525, Bibl. de la Pléiade.
(39) Madame Bovary Œ. C. I p. 525, Bibl. de la Pléiade.
(40) Madame Bovary Œ. C. I p. 532, Bibl. de la Pléiade.
(41) Madame Bovary Œ. C. I p. 374, Bibl. de la Pléiade.
(42) Madame Bovary Œ. C. I p. 735, Bibl. de la Pléiade.
(43) Madame Bovary Œ. C. Il p. 307, Bibl. de la Pléiade.
(44) Madame Bovary Œ. C. I p. 509, Bibl. de la Pléiade.
(45) Madame Bovary Œ. C. I p. 530/531, Bibl. de la Pléiade.
(46) Madame Bovary Œ. C. I p. 445, Bibl. de la Pléiade.
(47) Madame Bovary Œ. C. I p. 435, Bibl. de la Pléiade.
(48) Emile Zola, L’Œuvre, Livre de poche, p. 259.
(49) La Tentation de St-Antoine Œ. C. I, Bibl. de la Pléiade.
(50) Madame Bovary Œ. C. I p. 550, Bibl. de la Pléiade.
(51) Madame Bovary Œ. C. I p. 600, Bibl. de la Pléiade.