Les Amis de Flaubert – Année 1955 – Bulletin n° 7 – Page 53
Autour de Madame Bovary
Les récentes recherches aux « sources » de Madame Bovary, depuis l’article de M. René Herval (Bulletin n° 5) et la mise au point de M. Jean Pommier (Bulletin n° 6) ont amené beaucoup d’eau, voire même d’encre, au moulin flaubertiste. Les commentaires sont abondants.
I. Article de M. René Herval dans Études Normandes, n° 45, paru en avril 1955.
Excellent et copieux article de M. René Herval, président des Écrivains Normands, sur l’impossibilité d’admettre davantage la thèse Maxime Du Camp, Georges Dubosc, docteur Brunon (Yonville-l’Abbaye = Ry). On sait avec quelle minutie, M. Herval avait déjà indiqué (voir sa conférence aux Amis de Flaubert le 20 décembre 1953 et son article dans le Bulletin n° 5 des Amis des Flaubert) ce que Forges avait été dans l’élaboration du roman. Le critique reprend ici sa thèse, mais en l’amplifiant et en l’étayant de nombreuses photographies.
II. Article de Mlle Gabrielle Leleu dans Annales de Normandie, 5e année, n° 2, mai 1955.
Mlle Leleu, qui a déjà publié plusieurs ouvrages sur Madame Bovary et sur les manuscrits et brouillons du roman et s’est spécialisée dans les critiques de sources, étudie à son tour l’article de M. René Herval, paru dans les Études Normandes. Il s’agit là d’une critique… de critique, ce qui complique la besogne de Mlle Leleu, tout en lui permettant de distribuer à la fois le blâme et l’encouragement. Article important, documenté, mais dont la conclusion, un peu équivoque, déconcerte.
III. Article dans Le Figaro Littéraire du samedi 4 juin, 1955, où M. André Billy, de l’Académie Goncourt et un de nos fidèles adhérents, retrace en traits spirituels la dualité Forges-Ry et conclut en émettant la thèse (la seule qui, selon nous, soit solide) que Faubert a puisé çà et là les éléments de son roman.
IV. Article dans France-Soir du vendredi 17 juin 1955, où notre ami M. Vérard, qui se dévoue tant pour la cause de Flaubert à Ry, situe dans ce charmant village les épisodes du roman. Il communique le texte des statuts de l’Union Fraternelle (Société de Secours Mutuels), fondée par M. Jouanne en 1855 et dont il affirme que Flaubert s’est servi pour illustrer les phrases de M. Homais.
V. Articles dans Arts, semaines du 29 juin au 5 juillet 1955 et du 6 au 12 juillet 1955. Deux articles détaillés de MM. José-André Lacour et Gerty Colin, qui ont effectué le pèlerinage Ry-Forges et en sont revenus avec une abondante documentation. Les arguments sont précisés en raisonnements qui ne manquent pas de valeur et sont étayés de nombreuses photographies. Les reporters concluent ainsi : « C’est à Flaubert qu’il nous faut revenir. Il se sentirait peut-être plus à l’aise devant M. Herval qui, en fin de compte, convient que la célèbre héroïne doit être sortie, toute armée de ses grâces morbides, du cerveau et de la sensibilité du romancier ».