Les Amis de Flaubert – Année 1961 – Bulletin n° 19 – Page 86

 

Comptes rendus littéraires et bibliographie

 

La Vocation de Gustave Flaubert, par René Dumesnil.

Éd. Gallimard.

M. René Dumesnil, auquel tout ce qui concerne Flaubert et son œuvre n’est plus étranger, publie un fort intéressant volume sur la Vocation de Gustave Flaubert. Il s’agit là, — et sous la plume du Maître le fait prend toute sa valeur, — d’une étude du plus haut intérêt sur la genèse de l’œuvre de Flaubert, examinée à la lueur de sa Correspondance et de ses Œuvres de Jeunesse. M. Dumesnil observe et justifie — ce que nous n’avons cessé de dire — que l’œuvre du grand écrivain n’est ni spontanée, ni même première, que ces romans qui constituent désormais une des gloires de notre littérature sont la suite, ou, si l’on veut, la reprise de ces œuvres de jeunesse (Mémoires d’un Fou — Novembre — Smarh — Passion et Vertu), écrites dans le feu de l’adolescence et de la passion. C’est bien là le fait flaubertien, la marque essentielle de son génie.

Un autre aspect de la vocation de Gustave Flaubert, c’est que celle-ci s’est développée dans le cadre de son existence, et M. Dumesnil cite à juste titre la très pertinente étude de J.-P. Sartre sur Flaubert et sur le développement de son existentialisme dans son récent ouvrage Critique de la Raison dialectique. Le hasard n’a été pour rien dans l’œuvre flaubertienne qui s’est développée suivant ces inconstances où se développe tout déterminisme humain.

Les citations de M. Dumesnil sont nombreuses. Elles illustrent d’excellente manière la genèse et le développement de la vocation flaubertienne.

Ce livre a sa place toute indiquée dans nos bibliothèques.

 

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Gustave Flaubert : Madame Bovary. Préface et postface de Henri Troyat, de l’Académie Française

Dans la Collection « J’ai lu », voici une nouvelle édition de Madame Bovary. Le texte est bien présenté, à la méthode moderne, l’ouvrage de poche tout préparé, taillé même au « massicot », ce qui dispense de couper les pages.

L’œuvre de Gustave Flaubert avait-elle besoin d’être « présentée » au public ? On en doute ; elle est actuellement si connue — au moins dans sa genèse et dans son déroulement — qu’on peut, sans plus tarder, affirmer qu’une préface, si merveilleuse qu’elle soit, n’a qu’une utilité bien restreinte, excipant même son petit côté, vraiment modeste, à côté d’une œuvre gigantesque. Mais la préface de M. Henri Troyat est au moins une de celles qui ne pêche point par outrecuidance (comme tant d’autres !) et ne regorge point d’erreurs de noms et de dates comme hélas ! beaucoup de ses semblables. Cette préface et la courte postface biographique qui termine le volume sont honnêtes, en ce sens que dans un respect très opportun, les termes ne sont point des appréciations personnelles (comme nous avons eu l’occasion d’en lire trop souvent) ou de critiques plus partiales et plus ridicules les unes que les autres. Même si l’on doit faire les réserves d’usage sur les éditions des œuvres de Flaubert, préfacées, il faut reconnaître ici un grand effort de sincérité et encore une fois de correction tout à l’avantage et même à l’honneur de l’académicien qui enrobe sa volonté de bien faire dans le sillage d’un impérissable roman.

 

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Journaux et Revues qui veulent bien parler de notre Bulletin

Suivant l’usage, de nombreux journaux et Revues ont la bienveillance de parler du Bulletin de la Société des Amis de Flaubert.

Citons particulièrement : La Revue des Deux Mondes, Studi Francesi, Les Annales de Nantes, Revue du Département de la Manche, Le Cerf-Volant, Société des Écrivains Normands.

Nous remercions nos aimables correspondants de leur geste si courtois à notre égard.

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Bibliographie

FLAUBERT (Gustave). — Madame Bovary. Édition illustrée avec nombreuses reproductions de textes, manuscrits et gravures. Assurée par le Livre-Club du Libraire, 1961.

LAMBERT (Pierre). — Le Masque mortuaire de Flaubert. — Mercure de France (mai 1960) ; Nouvelles Littéraires (mai 1960) ; Mercure de France (juin 1960). — (Voir aussi Bulletin des Amis de Flaubert, n° 17, 18, 19).

MATIGNON (Renaud). — Flaubert et la Sensibilité moderne. — Dans Tel Quel, n° 1, Printemps 1960.

ROUSSET (Jean). — Madame Bovary ou le « Livre sur rien ». — Un aspect de l’art du roman chez Flaubert : le point de vue. — Dans Saggi e richerche di lettetura francese, vol. 1, Milan, 1960.

SUFFEL (Jacques). — À propos d’un exemplaire de l’Éducation Sentimentale. Flaubert et du Camp : De Livre et l’Estampe, n° 22.

WEST (C.-B.). — Flaubert and Baudelaire : an écho of Une Charogne , dans Bouvard et Pécuchet. — Dans : The Modern Language Review (juillet 1960).

CANNON (Joyce H.). — Flaubert’s documentation for Herodias. — Dans : French Studies (octobre 1960).

HEYWOOD (C.). — Flaubert, Miss Braddon et G. Moore. — Dans : Comparative Literature. Printemps 1960.

VIROLLE (R.). — Explication de Texte. — Une page de l’Éducation Sentimentale. — Dans : L’École, 17 décembre 1960.

POMMIER (Jean). — La Muse du Département, de Balzac, et le Thème de la Femme mal mariée, dans Flaubert, Mérimée et Balzac. — Dans : L’Année Balzacienne, 1961.

DUMESNIL (René). — La Vocation de Gustave Flaubert. Édition Gallimard, Paris, 1961.

FLAUBERT (Gustave). — Madame Bovary. — Dans la Collection : J’ai lu. Éditions Ditis, Paris, 1961. — Préface de Henri Troyat, de l’Académie Française.