Le style poétique dans Bouvard et Pécuchet

Les Amis de Flaubert – Année 1973 – Bulletin n° 42, page 10

 

Le style poétique dans Bouvard et Pécuchet

 

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En 1880, au mois de mai, Flaubert mourait à Croisset, laissant inachevé son dernier grand livre ; je voudrais parler aujourd’hui d’un aspect de celui-ci, et sans nulle prétention à l’érudition : c’est seulement un amateur de poésie qui considère attentivement un grand poète. Car c’en est un que l’auteur de Bouvard et Pécuchet, et dans ce roman, aride à plus d’un égard, on découvre, çà et là, des poèmes, ou tout au moins des passages poétiques nombreux et d’une rare qualité, — de peu de durée, il est vrai, et souvent même très courts ; mais qu’importe, en art, l’étendue ?
En toute rigueur, il faudrait commencer par définir la poésie ; est-ce possible ? Je ne ferais qu’ajouter ma définition, provisoire du reste, à tant d’autres qu’il serait long de rappeler : presque toutes contiennent quelque vérité, aucune ne saurait tout dire. Et ne faudrait-il pas songer d’abord, peut-être, à définir l’art, et la beauté ? Bouvard et Pécuchet (dans le cinquième chapitre) s’occupent de cette question, comme de tant d’autres, mais en vain : « il existe plusieurs sortes de Beau », et « qu’est-ce que le Beau ? » Voici quelques réponses :
Pour Schelling, c’est l’infini s’exprimant par le fini ; pour Reid, une qualité occulte ; pour Jouffroy, un fait indécomposable ; pour De Maistre, ce qui plaît à la vertu ; pour le P. André, ce qui convient à la raison. (1)
Ainsi je me hasarderai à parler, sans définition, de la poésie de cette œuvre, doutant que cette sorte d’anthologie commentée que je vous proposerai diffère beaucoup de celles que vous auriez pu vous-mêmes composer… Et sans plus attendre, je me demanderai quels sont, dans Bouvard et Pécuchet, les grands (et les moins grands) thèmes poétiques.

Les thèmes poétiques


L’amour

D’abord l’amour. Il ne tient pas une grande place dans ce long roman de l’amitié, où lui est consacré le chapitre le plus court (ch. VIII, 9 pages dans l’édition de la Pléiade) : roman d’un homme assez âgé, et vieux pour son âge. Du point de vue de la poésie, deux brèves phrases, l’une sur le sentiment dans sa fleur : « … Pécuchet, en la regardant, sentait quelque chose de tout nouveau, un charme, un plaisir infini. » (2)
L’autre sur l’union physique : « … et les deux grands oiseaux tremblèrent d’un seul frémissement. » (3) (II s’agit de deux paons, que Bouvard et Mme Bordin regardent avec beaucoup d’intérêt ; cela est animal, mais cela est ailé).


La douleur

De l’amour à la douleur, il n’y a qu’un pas. (Pécuchet le sait bien, lui qui « gobe la vérole » (ce sont les termes de Flaubert dans un scénario (4) en couchant avec la petite bonne). Le thème de la douleur, et surtout de la souffrance infligée par l’homme, est fréquent dans l’œuvre de l’écrivain, et particulièrement dans Salammbô ; mais il est peu développé dans Bouvard et Pécuchet. Le passage le plus frappant, remarquable par le rythme, concerne, ici encore, un animal ; Victor s’est amusé à faire cuire, vivant, le chat :
« Le couvercle de la marmite sauta comme un obus éclate. Une masse grisâtre bondit jusqu’au plafond, puis tourna sur elle-même frénétiquement en poussant d’abominables cris.
On reconnut le chat, tout efflanqué, sans poil, la queue pareille à un cordon ; des yeux énormes lui sortaient de la tête ; ils étaient couleur de lait, comme vidés, et pourtant regardaient.
La bête hideuse hurlait toujours, se jeta dans l’âtre, disparut, puis retomba au milieu des cendres, inerte. »(
5)
Cette perfection dans la description viendrait-elle de la précision de l’observation, et Flaubert aurait-il, lui qui était bon, pourtant, fait cuire un jour un chat vivant, en écrivain consciencieux ? Il s’était bien commandé « un couple de paons, pour étudier le coït de ces beaux volatiles. (6)


La mort

Après la douleur, la mort : d’abord l’horreur de la décomposition, puis « ce crâne vide », enfin la beauté des formes nouvelles auxquelles l’incessante mort, après l’abolition d’autres formes et grâce à celle-ci, permet de fleurir.
Au sujet du crâne, je note rapidement une phrase et une expression dont on peut dire qu’elles sont poétiques, mais pas de la même manière :
« … les yeux n’avaient plus de lumière … … les trous de la tête vide. » (7)
Et j’en arrive à un passage où l’influence de Baudelaire est évidente ; le voici :
« Ils voulurent faire, comme autrefois, une promenade dans les champs, allèrent très loin, se perdirent. … Le vent balançait les clochettes des avoines (notons le rythme ternaire, et les allitérations, I et v), le long d’un pré un ruisseau murmurait (remarquons ici le rythme classique du décasyllabe), quand tout à coup une odeur infecte les arrêta, et ils virent sur des cailloux, entre des ronces, la charogne d’un chien. Les quatre membres étaient desséchés. Le rictus de la gueule découvrait sous des babines bleuâtres des crocs d’ivoire ; à la place du ventre, c’était un amas de couleur terreuse, et qui semblait palpiter, tant grouillait dessus la vermine. Elle s’agitait, frappée par le soleil, sous le bourdonnement des mouches, dans cette intolérable odeur, odeur féroce et comme dévorante…. Pécuchet dit stoïquement :
— Nous serons un jour comme ça !

L’idée de la mort les avait saisis. …
Après tout, elle n’existe pas. On s’en va dans la rosée, dans la brise, dans les étoiles. On devient quelque chose de la sève des arbres, de l’éclat des pierres fines, du plumage des oiseaux. On redonne à la Nature ce qu’elle vous a prêté… »
(8)

Dans les deux éditions originales des Fleurs du Mal, publiées en 1857 et 1861, se trouve le fameux poème Une Charogne, et Baudelaire avait offert à Flaubert, qui l’admirait, ces deux éditions. La comparaison du texte en vers et du texte en prose est intéressante :

Baudelaire

Flaubert

Ce beau matin d’été si doux Au milieu de l’été…
[Ceci se trouve quelques lignes plus haut].
……………..
…le vent balançait les clochettes des avoines, le long d’un pré un ruisseau murmurait…
Rappelez-vous l’objet que nous vîmes…
… une charogne infâme
…ils virent… la charogne d’un chien
Sur un lit semé de cailloux … sur des cailloux …
Le soleil rayonnait sur cette pourriture Elle [la vermine] s’agitait, frappée par le soleil…
… rendre… à la grande Nature
Tout ce qu’ensemble elle avait joint
On redonne à la Nature ce qu’elle vous a prêté…
La puanteur était si forte… … cette intolérable odeur, odeur féroce et comme dévorante.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride …à la place du ventre, c’était un amas de couleur terreuse… sous le bourdonnement des mouches…
Tout cela descendait, montait… …qui semblait palpiter….
Comme l’eau courante et le vent On s’en va dans la rosée, dans la brise
— Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, — Nous serons un jour comme ça !
À cette horrible infection … une odeur infecte les arrêta…
…dites à la vermine … la vermine.

Mais s’il y a entre les deux textes tant de ressemblances frappantes, il y a aussi de grandes différences : plus de poésie chez Baudelaire, et la présence d’un élément spirituel ; puis cinq vers de comparaison entre la charogne et « une femme lubrique » ; enfin, la juxtaposition d’expressions charmantes et horribles :

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés ! (9)

 

La religion
Sans la souffrance et surtout sans la mort, les hommes seraient-ils religieux ? Dieu, dans Bouvard et Pécuchet, est loin d’être absent, et c’est de la poésie religieuse que nous trouverons dans les passages qui suivent.
D’abord l’Ancien Testament :
« … le fracas du tonnerre dans les nues (plusieurs voyelles éclatantes, rythme ternaire)… et… Dieu dispersant les empires, comme le vent fait des nuages. » (10)
C’est une phrase digne de Bossuet.
Et voici le Christ :
« … dans la clameur des alléluia, la chevelure éventée par les palmes frémissantes … » (11)
Notons l’effet de ce mot hébreu parmi des mots français. Puis une évocation des martyrs :
On les voyait tout couverts de sang, sourire debout, le regard au ciel…(12)
Ces trois mots importants « sang », « sourire » et « ciel », commencent par les trois sons s de la phrase. Et, toujours à propos des martyrs, rappelons que quelqu’un devait envoyer à Mme de Noaris de la « pâte des martyrs », mélange de cire pascale et de poussière humaine… (13)
La densité de la cire s’oppose à la légèreté de la poussière, tandis que « pascale » fait penser à la gloire de la résurrection et « poussière humaine » au « quia pulvis es » de la Genèse — Faut-il rappeler que Voltaire, cité (à propos de Mallarmé) par Valéry, dit « admirablement » que la poésie « n’est faite que de beaux détails » ? Je ne pense pourtant pas qu’on puisse, par l’observation et l’explication de ces détails, la saisir dans son essence, et je crois qu’il est heureux qu’on ne le puisse pas… Mais, sans la saisir, on peut se rapprocher d’elle et sentir qu’elle devient moins secrète.
Toujours sur le plan de la poésie religieuse, je noterai ce que dit Flaubert de l’Imitation de Jésus-Christ :
« …ces pages qui semblent écrites par un temps de brume, au fond d’un cloître … » (14)
Trois termes : « brume », « fond », « cloître », qui isolent, éloignent, séparent du monde. — « Dans l‘Imitation, dit l’auteur de Bouvard et Pécuchet, plus de paraboles, de fleurs, d’oiseaux … » (15)
Notons ici la poésie des termes quant à leur sens, et remarquons que « fleurs » rappelle « paraboles » par les consonnes r et l, et annonce « oiseaux » par la beauté visuelle et la grâce aérienne… Et, à la manière de Mallarmé, tout cela est nié avant même d’être nommé. (16)
Les deux Testaments, la Biographie, l’Imitation : des textes, tandis que ne vient d’aucun livre ce qui suit :
« …tous priaient,  absorbés dans la même joie profonde, et voyaient sur la paille d’une étable rayonner comme un soleil le corps de l’Enfant-Dieu. » (17)
C’est l’illumination de la foi.
A la religion se rattache la beauté de l’architecture religieuse, et l’art du vitrail :
« … ils visitèrent les cathédrales ; et les hautes nefs se mirant dans l’eau des bénitiers, les verrières éblouissantes comme des tentures de pierreries, les tombeaux au fond des chapelles, le jour incertain des cryptes, tout, jusqu’à la fraîcheur des murailles, leur causa un frémissement de plaisir, une émotion religieuse. » (18)
C’est un poème que ce passage, remarquable par le rythme (notons seulement « les tombeaux au fond des chapelles » (3, 2, 3) suivi de « le jour incertain des cryptes » (2, 3, 2), et au début les trois mesures de quatre syllabes), comme par la beauté de presque tous les groupes de mots, par exemple « les verrières éblouissantes comme des tentures de pierreries », digne de Mallarmé, « les tombeaux (on, o) au fond (o, on) des chapelles » (succession et symétrie de quatre voyelles sombres), et l’admirable choix de voyelles, encore, dans l’expression « jour incertain » ; quant au plaisir causé par « la fraîcheur des murailles », cela rappelle Un Cœur simple (ch. III), « jouissant de la fraîcheur des murs ».
C’est encore à Mallarmé (et au Parnasse) que fait penser cet alexandrin (c’est à dessein que je l’appelle ainsi) :
« … un manteau d’écarlate et les deux ailes d’un ange. » (19)
Notons la succession de quatre voyelles claires : « et les deux ailes ». — Il s’agit du vitrail gothique qui orne la maison des deux amis.
Enfin :
« …cet air de simplicité que l’on voit aux manants sur le vitrail des églises. » (20) Y a-t-il ici poésie ? Elle pourrait venir du passage de la réalité à l’art, et (grâce à « manants », qui évoque le paysan d’autrefois) du passage du présent au passé.


La poésie sidérale

Laissant la religion, le ciel de Dieu pour celui des dieux, j’en viens à la poésie sidérale, qui tient une assez grande place dans Bouvard et Pécuchet Quelques mots, parfois, suffisent à la créer, par exemple « la clarté de la lune » (21), « à la lueur des astres » (22), « beaucoup d’étoiles brillaient » (23).
Ne sont pas si simples les deux phrases qui suivent :
« L’air était froid, et des astres nombreux brillaient dans le ciel noir comme de l’encre. » (24)
« Il gelait très fort, et sur le bleu noir du ciel une infinité de lumières scintillaient. » (25)
Toutes deux commencent sur la terre et se terminent dans le ciel, et dans la seconde comme dans la première il y a un contraste entre le ciel « noir » et les astres lumineux, entre les voyelles graves et les voyelles claires ; ce contraste s’observe dans le mot « nombreux », dont les consonnes br sont aussi celles par lesquelles commence le mot suivant, « brillaient », tout clair ; et « le ciel noir comme de l’encre » rappelle le Voyage de Baudelaire :
« Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre . . . » (26)
C’est dans la seconde phrase que se remarque une longue suite ininterrompue de voyelles claires, presque toutes brèves, et commençant, en contraste, juste après le mot « noir » :
« … sur le bleu noir du ciel une infinité de lumières scintillaient. »
Pour produire cette impression entièrement lumineuse, Flaubert remplace « astres » ou « étoiles » par le mot très clair « lumières ».
Mais le sommet de la poésie sidérale, dans Bouvard et Pécuchet, le voici (c’est tout un paragraphe) :
« Le ciel, très haut, était couvert d’étoiles, les unes brillant par groupes, d’autres à la file, ou bien seules à des intervalles éloignés.
Une zone de poussière lumineuse, allant du septentrion au midi, se bifurquait au-dessus de leurs têtes. Il y avait entre ces clartés de grands espaces vides, et le firmament semblait une mer d’azur, avec des archipels et des îlots. »
(27)
Remarquons le décasyllabe classique du début :
« Le ciel, très haut, était couvert d’étoiles … » et, une fois de plus, les effets de voyelles, tantôt claires ou très claires, tantôt graves ou même sombres ; la consonne de lumière L joue, ici encore, un certain rôle (moins important, pourtant, que dans « la clarté de la lune »). « Une zone (c’est-à-dire une ceinture) de poussière lumineuse » est admirable, et poétique est la comparaison du ciel et de la mer.
Le contraste ombre-lumière n’existe pas que dans le ciel, et voici, à la suite de la poésie sidérale, une ligne (ce n’est pas la seule) dans laquelle il se trouve :
« …ses prunelles, qui luisaient dans l’ombre. » (28) (Il s’agit des yeux d’un bouc, quand les deux amis veulent « tenter des alliances anormales » (29).) — Cela est remarquable par le rythme, par le choix des voyelles, toutes claires jusqu’à « dans l’ombre », par l’effet lumineux de la consonne I dans « prunelles » et « luisaient », par le dernier mot « ombre », trois fois sombre : par le sens, la voyelle « on », et le fait qu’avant la pause du point la voix s’abaisse. En résumé, l’accord est parfait entre le sens et le son, entre ce qui est dit et la manière de le dire.
Un dernier exemple de contraste ombre-lumière :
« Et une nuit, par un clair de lune, ils prirent le chemin du cimetière… dans l’ombre des maisons. » (30)
Quelques brèves remarques : le mot « nuit », sombre par le sens, est clair par le son (ui), à la différence de l’allemand Nacht, du latin nox… Nous devons au passé simple de prendre la plus claire des voyelles, et sont claires aussi toutes celles de « cimetière », ce qui, étant donné le contexte, nous fait voir les pierres blanches des tombes sous la lune. Notons enfin le romantisme de ce passage.


La nature

Quel est, dans Bouvard et Pécuchet, la grande source de l’inspiration poétique ? C’est cette nature que le romantisme a redécouverte. Les descriptions qu’en fait Flaubert laissent une impression tantôt de bonheur, tantôt de tristesse plus ou moins grande ; et il faut ici tenir compte de l’influence du contexte. Il arrive aussi qu’elles soient pour ainsi dire neutres, objectives.

Commençons par le bonheur, et par l’aube de leur vie nouvelle, vers la fin du premier chapitre :
« La nuit était complètement noire, et tout se tenait immobile dans un grand silence, une grande douceur. Au loin un coq chanta. » (31)
Ce chant du coq, qui rend plus sensible le grand silence de la nuit, rappelle la bête nocturne et le fruit mûr, vers la fin d’un passage célèbre de Madame Bovary, commençant ainsi :
« La nuit douce s’était autour d’eux … » (32)
Toujours vers la fin du premier chapitre :
« Les pointes des herbes dégouttelaient de rosée. » (33)
Ce serait une phrase neutre, sans l’influence d’un contexte très heureux.
Autre passage de poésie heureuse :
« La moisson venait de finir, et des meules, au milieu des champs, dressaient leurs masses noires sur la couleur de la nuit bleuâtre et douce. »
Avant ce dernier mot, la douceur du son m, quatre fois présent. Et cela continue ainsi :
« Les fermes étaient tranquilles. On n’entendait même plus les grillons. Toute la campagne dormait. » (34)
Cette poésie heureuse de la nature peut se trouver très simplement, dans une succession de noms, telle que celle-ci (35) :
« … la forme des nids, la clarté des sources, la bienfaisance du soleil (36) Presque tous ces noms sont joyeux.
Joyeux aussi, bien que dans un contexte neutre, le passage suivant qui est moins simple :
« On était au commencement d’avril, et les pommiers en fleurs (le mot « avril » et le mot « fleurs » ont à peu près les mêmes consonnes, vr l-fl r) alignaient dans les trois masures leurs touffes blanches et roses ; le ciel couleur de satin bleu, n’avait pas un nuage . . . » (37)
Notons le rythme, et l’heureuse délicatesse de ce ciel… La Varende a écrit qu’on trouvait dans Bouvard et Pécuchet « une notion nouvelle et tendre de la Normandie. » (38) : il y a certainement, dans ce passage, de la tendresse.
Disons enfin qu’une vision poétique et joyeuse de la nature peut être non seulement belle en elle-même, mais encore faire contraste avec ce qui précède ou ce qui suit ; c’est ainsi que juste avant de nous faire sentir (« une odeur infecte les arrêta ») et voir la charogne du chien, Flaubert écrit : « … le vent balançait les clochettes des avoines, le long d’un pré un ruisseau murmurait ». De même, juste après une évocation de la violence révolutionnaire, après le mot « guillotine », il écrira : « Et la brise…, les orges mûres se balançaient par intervalles, un merle sifflait… » ; c’est une tranquillité heureuse.

Descriptions neutres, objectives
D’autres descriptions de la nature sont poétiques, sans pourtant laisser une telle impression de joie. En voici quelques-unes :
« … la clarté de l’aube . . . » (39)
Le contexte n’est pas heureux.
Les deux amis étudient les nuages, ces « merveilleux nuages » (40) chers à Baudelaire :
« Ils contemplaient ceux qui s’allongent comme des crinières, ceux qui ressemblent à des îles, ceux qu’on prendrait pour des montagnes de neige . . . » (41)
Poésie des trois noms placés avant les trois virgules : « crinières », et surtout « îles » et « neige » ; douceur de la neige et des îles, les crinières étant beaucoup moins douces : kr, r.

« … la mer, au loin, grondait. Elle semblait parfois suspendre son battement ; et on n’entendait plus que le petit bruit des sources. » (42)
Les dernières voyelles sont toutes brèves et claires, exprimant ainsi la petitesse du bruit, — sauf celle du dernier mot, « sources », qui est sombre : est-ce un rappel de leur origine souterraine ?
« … ils virent une arcade qui s’ouvrait sur une grotte profonde ; elle était sonore, très claire, pareille à une église… » (43)
« … sur une grotte profonde… » : on a ici, grâce aux voyelles (deux fois u, deux fois l’o ouvert, on), une impression de plus en plus sombre ; la dernière voyelle de « profonde », en particulier, paraît d’autant plus sombre qu’elle est longue, qu’elle précède la pause du point-virgule et qu’elle est suivie de sons clairs (« elle était »), — La voyelle de « grotte » est deux fois répétée (effet d’écho) dans le mot « sonore », et le demi-alexandrin « pareille à une église », qui suit « très claire », termine ce passage dans la lumière . . .
Lumineuse aussi, et légère, la ligne suivante :
« … des frênes, dont les cimes légères tremblaient… » (44)
Quatre groupes de syllabes, à peu près égaux ; il y a bien le second, un peu plus long : mais il introduit une variété agréable à l’oreille, qui goûte ensuite l’agrément du retour au rythme régulier (2, 2).
Voici encore des arbres :
« … la rivière, où des platanes alignés reflétaient leur ombre. » (45) C’est le même effet que plus haut : les quatre dernières voyelles (il s’agit de sons) nous font passer, descendre de la lumière à l’ombre.
Et encore une eau courante :
« … au bord de la rivière, où se dressaient de grands quartiers de roches.
Elle faisait des plaques d’or sous le soleil couchant. En face, les verdures des collines se couvraient d’ombre. »
(46)
Le rythme sauve peut-être ici ce qui n’est guère poétique, comme « où se dressaient de grands quartiers de roches » (décasyllabe classique) ; mais du mot « or » au mot « ombre », la poésie reprend ses droits.
Dans cette dernière citation, deux mots peut-être un peu tristes : « couchant », « ombre » ; une certaine tristesse existe aussi dans les quatre passages qui suivent :
« … et la route, toujours la même, s’allongeait en montant jusqu’au bord de l’horizon. Les mètres de cailloux se succédaient, les fossés étaient pleins d’eau, la campagne s’étalait par grandes surface d’un vert monotone et froid, des nuages couraient dans le ciel, de temps à autre la pluie tombait. » (47)
Remarquons que cette route ressemble beaucoup à celle que suivait l’Hirondelle, allant vers Rouen :
« … les pommiers à la file se succédaient ; et la route, entre ses deux longs fossés pleins d’eau jaune, allait continuellement se rétrécissant vers l’horizon. » (48)
Autre passage un peu triste :
« … et toute la plage couverte d’une ombre. » (49)
Les deux voyelles graves et les trois voyelles sombres, la dernière surtout, produisent une impression de mélancolie : accord entre le sens et les sons qui l’expriment. Le dernier mot, plus sombre encore parce qu’il est précédé de « une », clair et léger, est admirable.
Et voici un soir d’automne :
« Les pâles rayons d’un soleil d’octobre s’allongeaient derrière les bois, un vent humide soufflait : et, en marchant sur les feuilles mortes, ils respiraient comme délivrés. » (50)
Il y a dans ce paragraphe la mélancolie de la saison, mais aussi cette impression de liberté que peut éprouver au sein de la nature l’homme qu’elle affranchit de l’esclavage des salons et de la société des grands : Bouvard et Pécuchet sortent de chez M. de Faverges.
Une nuit d’hiver, enfin :
« La blancheur de la neige qui couvrait la terre se perdait dans les brumes de l’horizon. » (51)
Cela rappelle encore Madame Bovary :
« . . . cette grande surface grise qui se perdait à l’horizon dans le ton morne du ciel. » (52)
Mais, malgré « se perdait », malgré ces «  brumes », malgré la voyelle sombre (succédant à deux voyelles accentuées claires) qui termine le mot « horizon », ce paragraphe de Bouvard et Pécuchet est-il vraiment triste ? C’est la nuit de Noël et l’heure de la messe de minuit.

Tristesse
Mais sûrement tristes sont les passages suivants :
« . . . leurs cimes (il s’agit de peupliers) se balançaient dans la brume, perpétuellement, d’un air lamentable. » (53)
Et :
« … les masses noires des arbres se balançaient (ce verbe revient souvent sous la plume de Flaubert ; exprimerait-il, pour un psychanalyste, une hésitation, quelque chose du désir de ne pas conclure ?), et la tristesse de la nuit . . . » (54)
Ce qui suit ne serait pas triste :
« … au milieu de la plaine dénudée, dans le calme du soir. » (55) si cette ligne, où reparaît, dans sa perfection, le rythme ternaire, ne se trouvait pas dans un passage désastreux : c’est l’incendie de la récolte de froment.
Faut-il aussi tenir compte du contexte, qui est heureux, quand on considère cette phrase :
« Le crépuscule tombait, des corneilles s’abattaient dans les sillons. » (56) En elle-même, par le sens des mots, elle paraît triste pourtant, et la voyelle sombre qui la termine ajoute à cette impression. D’autre part, comment ne ferait-elle pas songer à la phrase (c’est tout un paragraphe) de Madame Bovary :
« La nuit tombait, des corneilles volaient. »(57)
Phrase qu’assombrit encore un contexte de malheur : Emma vient de quitter Rodolphe, qui ne lui a pas prêté les trois mille francs qu’elle demandait, et va s’empoisonner.
Il y a enfin, voisin de la tristesse, « cet ennui de la campagne » (58) que Flaubert a si bien connu et si bien décrit :
« On écoute le pas d’un homme en sabots qui longe le mur, ou les gouttes de la pluie tomber du toit par terre. (Grâce au rythme et aux consonnes choisies, comme on entend bien tomber ces gouttes !) De temps à autre, une feuille morte vient frôler la vitre (notons l’effet produit par les consonnes f, v, f, v), puis tournoie et s’en va. Des glas (mot qui rappelle « mort ») indistincts sont apportés par le vent. (Réminiscence, peut-être de Lamartine : « A l’oreille incertaine apporté par le vent ») (59) Au fond de l’étable, une vache mugit. » (60)
La pluie, nous la retrouvons dans les deux passages que voici :
« La pluie augmentait, et ses rayons dardaient si fort, qu’ils rebondissaient du sol, comme de petites fusées blanches. » (61)
Est-ce bien de la poésie ? En tout cas on peut admirer, ici encore, la précision de l’observation, et, en si peu de mots, la perfection de son expression et l’originalité de celle-ci : « rayons » de pluie, rebondissement, « fusées » de pluie.
« Le vent chassait, balayait la pluie dans l’air. Elle claquait sur les feuilles, ruisselait au bord du chemin, et le ciel, couleur de boue, se confondait avec les champs dénudés, la moisson étant finie. » (62)
A ce passage conviennent les mêmes remarques, mais l’expression y est moins originale, mis à part cet antithétique « ciel … de boue ». Et notons encore qu’il est plus d’une fois question, dans l’œuvre de Flaubert, du ciel se confondant avec la terre.
Retenons enfin ces quelques mots : « . . . l’eau qui tombait en pluie fine… »(63)
Il s’agit, à vrai dire, d’une eau tombant d’un arrosoir ; mais quel art parfait dans cette « pluie fine » !


Le feu

Si le romancier a bien parlé de l’eau, il a aussi bien parlé du feu. Mais dans le passage suivant (il s’agit de l’incendie des meules), une certaine précision ne nuit-elle pas à la poésie ?
« Sous les flammes dévorantes (or, t) la paille se tordait (tor) avec des crépitations, les grains de blé vous cinglaient la figure comme des grains de plomb. » (Notons la relation entre « flammes » et « blé », grâce à la consonne commune L, l’allitération qui suit, et la relation (bl, pl) entre « blé » et « plomb »). « Puis la meule s’écroulait par terre en un large brasier, d’où s’envolaient des étincelles (les voyelles accentuées sont claires) ; et des moires ondulaient sur cette masse rouge, qui offrait dans les alternances de sa couleur des parties roses comme du vermillon, et d’autres brunes comme du sang caillé. (Est-ce bien poétique ? On peut en douter). La nuit était venue, le vent soufflait ; des tourbillons de fumée enveloppaient la foule (v, v, f, f, v, f). Une flammèche, de temps à autre, passait sur le ciel noir. » (64)
Les quatre derniers mots font songer à Hugo :
« Une procession d’ombres sur le ciel noir. » (65)
Voici encore le feu, cette fois-ci dans une cheminée :
« Un grand feu de broussailles et de pommes de pin flambait dans la salle. »(66) Admirable effet de consonnes … »


La poésie géorgique

Qu’il me soit permis, pour m’exprimer comme M. Lieuvain (67), de parler maintenant d’une sorte de poésie de la nature que l’on trouve parfois dans Bouvard et Pécuchet : la poésie géorgique. En voici un exemple :
« Ils se réveilleraient au chant de l’alouette pour suivre les charrues, iraient avec un panier cueillir des pommes, regarderaient faire le beurre, battre le grain, tondre les moutons, soigner les ruches, et se délecteraient au mugissement des vaches et à la senteur des foins coupés. » (68)
Cela ferait penser à L’Allegro de Milton, si Flaubert n’avait pas dit lui-même que Milton lui était « absolument » fermé. (69) Mais il lisait et admirait Virgile . . .
Le passage qui suit est différent ; il ne s’agit que du travail des faucheurs :
« …quatorze moissonneurs, la poitrine nue et les jambes écartées, fauchaient des seigles. Les fers sifflaient dans la paille qui se versait à droite. Chacun décrivait devant soi un large demi-cercle … » (70)
Un alexandrin termine cette description, mais ce n’est pas par le rythme qu’elle est surtout remarquable : c’est par les allitérations, grâce auxquelles, à partir de « fauchaient des seigles », nous entendons le bruit des faux, avant de revoir les moissonneurs ; si nous considérons le terme le plus important, « sifflaient », nous pouvons observer que tous les sons de ce mot, à l’exception de la voyelle aiguë i, se retrouvent un assez grand nombre de fois dans les six syllabes qui le précèdent et les quelques mots qui le suivent. (71) La consonne r plusieurs fois répétée, les nombreuses dentales d et t contribuent aussi à notre plaisir…(72),
Avant d’en finir avec la poésie de la nature, je citerai la phrase suivante qui présente un intérêt particulier :
« On aspire au milieu des genêts la fraîcheur du vent, la lune éclaire des lacs où glisse un bateau,… la pluie tombe sur les huttes de feuillages. » (73)
Cela est particulier, car il s’agit ici de la nature retrouvée dans la littérature, dans l’œuvre du romantique Walter Scott ; et nous avons pu noter au passage le romantisme de cette lune, de ces lacs, de ce bateau, comme nous avons senti le rythme de cette phrase, rythme ternaire d’abord, et, enfin, interrompu par des groupes de deux syllabes ; quant aux sons, notons surtout l’effet produit par la consonne I, lumineuse et fluide, et le contraste de voyelles entre « pluie » et « tombe ».


La ville

Après la nature, la ville, qui est ici Paris, et n’apparaît que dans le premier chapitre. Poète de la Ville, Flaubert rappelle encore Baudelaire, l’auteur des Tableaux parisiens. (74)
D’abord cette admirable phrase :
« Les lumières des quais tremblaient dans l’eau, le roulement des omnibus au loin s’apaisait. » (75)
Lumineuse, fraîche et fluviale, elle est d’abord pour les yeux ; pour l’oreille ensuite, elle nous fait entendre un bruit qui s’éloigne et meurt. — Je dirai seulement ici que « lumière » est un mot parfait, par l’accord du sens et des sons, et que la voyelle sombre de « l’eau » est, en contraste, très belle ; celle de « roulement » exprime bien un bruit sourd. (76)
Puis ceci, tout au début du roman :
« . . . le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et, sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait au loin dans l’atmosphère tiède ; et tout semblait engourdi par le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été.
Deux hommes parurent. »
(77)
C’est pour le contraste que je cite « Deux hommes parurent. » C’est, en trois mots, tout un paragraphe. — Nous avons ici ciel et lumière, maisons et quais, rumeur et chaleur… Et la tristesse. Mais pourquoi les jours d’été seraient-ils tristes ?

Le réalisme
Enfin ces lignes, où la poésie de la ville se fait poésie réaliste et même naturaliste :
« Et leurs yeux erraient…sur l’eau hideuse où une botte de paille flottait… ; des miasmes d’égout s’exhalaient. (78)
Le mot « égout » se trouve dans les Fleurs du Mal . . .

Ce réalisme, ce naturalisme m’inviteraient à citer deux autres passages (nous avons maintenant quitté la ville et sommes revenus à la campagne) :
« . . . des sueurs, des exhalaisons de cuir et de vieux fromage. » (79)
Il s’agit des deux amis, médecins amateurs, visitant les campagnards malades — Remarquons le rapport de sons entre « sueurs » et « cuir » : en si peu de mots nous avons ici la transpiration, la chaussure, et aussi la nourriture du paysan !
Et :
« … tous étaient salis par les mouches et la poussière. »  (80) Il s’agit, dans le grenier de la mairie de Chavignolles, de bustes en plâtre de monarques morts ou déchus : vanité de leur grandeur.


L’évocation du passé

Et cela pourrait m’inciter à parler, avant de conclure, de la poésie de l’évocation du passé dans ce roman ; mais elle y tient très peu de place, même en tenant compte de quelques évocations religieuses que j’ai déjà commentées.
Voici le passé de la Révolution :
« … les grandes routes étaient couvertes de soldats qui chantaient la Marseillaise . . . Quelquefois arrivait un flot d’hommes en bonnet rouge, inclinant au bout d’une pique une tête décolorée, dont les cheveux pendaient (« décolorée » s’oppose à « rouge ») …des visages furieux hurlaient des cris de mort… on entendait le heurt de la guillotine … » (81)
Plus lointain, le passé celtique, gaulois :
« … les prêtres en tiare d’or et en robe blanche … le ruisseau rouge.. . » (82).  Nous avons ici l’or, la neige et le sang ; l’expression est parnassienne.
Enfin, deux évocations du passé préhistorique, de la nature telle qu’elle était alors ; d’abord le règne végétal :
« C’était un monde silencieux, immobile et nu (notons les trois adjectifs, et plus particulièrement le dernier) ; puis de longues plantes se balançaient dans un brouillard . . . » (83)
Puis le règne animal :
« . . . des serpents ailés s’envolent. » (84)
Dans les derniers mots, les légères consonnes du vol, v et I.
Consonnes du vol, ou de ce qui ressemble à un vol . . . Un ultime exemple :
« La bâche (celle d’un chariot) . . . claquait au vent comme la voile d’un navire. » (85)
Ces dix syllabes contiennent neuf consonnes expressives : celles du vol, v (trois fois), I (trois fois) ; et trois fois le son k. De plus, il y a six voyelles éclatantes. — Si Flaubert avait écrit seulement « claquaient au vent », cela eût été moins expressif, et cela fût venu de la langue de tout le monde. C’est en ajoutant « comme la voile d’un navire » qu’il fait œuvre artistique : les allitérations, multipliées, font plus d’effet, un décasyllabe se trouve ainsi créé, dont le rythme, à partir de « comme », est ternaire, et il y a la poésie de la comparaison : ce n’est plus l’humble chariot, c’est maintenant un vaisseau que nous voyons, et à cette vision de voiles lumineuses contribue l’i final, la plus claire des voyelles, et très longue ici.

Maîtrise dans l’usage expressif des consonnes, sentiment très sûr du plus ou moins d’ombre ou de lumière des voyelles et de ce qu’elles peuvent peindre, art consommé des rythmes (ceux parfois des vers classiques, plus souvent la succession de groupes de deux, trois ou quatre syllabes, et d’autres rythmes encore), bref la parfaite connaissance de l’aspect sensible du langage, de sa valeur, pour ainsi dire, musicale : tout cela, avec le sens du contraste et bien des dons savamment cultivés, se trouve et se retrouve dans la plupart des passages de Bouvard et Pécuchet que j’ai cités, et qui montrent assez que Flaubert est à beaucoup d’égards un de nos grands poètes en prose. Il faut noter aussi la variété des sources d’inspiration et des thèmes, et la diversité des tons.
Rien n’est laissé au hasard. « La poésie », disait le maître de Croisset, « est une chose aussi précise que la géométrie ». (86) De nombreuses équations poétiques de Flaubert, comme celles de Mallarmé et de Valéry auxquelles, parfois, elles font songer, ont cette beauté qui charme d’abord, et l’étude les fait paraître encore plus belles.

François FLEURY.
(Mount Allison University, Canada)
(Croisset – 28 mai 1972)

(1) Bouvard et Pécuchet, édition Conard, p. 183.
(2) p. 226.
(3) p. 365.
(4) M.-J. Durry, Flaubert et ses projets inédits, p. 221.
(5) pp. 369-370.
(6) Corr., éd. Conard, VIII, p. 378 ; lettre à Charpentier.
(7) p. 265.
(8) pp. 293-294.
(9) Les Fleurs du Mal, XXIX, Une Charogne.
(10) p. 300
11) p. 300
(12) p. 329
(13) pp. 330-331.
(14) p. 300.
(15) p. 300.
(16) Par exemple : … »nul ptyx, aboli bibelot… » (Pléiade, p. 68)
(17) p. 298
(18) pp. 125-126.
(19) p. 132.
(20) p. 27.
(21) p. 361.
(22) p. 96.
(23) p. 329.
(24) p. 297. (25) p. 358.
(26) Les Fleurs du Mal, CXXVI, Le Voyage, VIII.
(27) p. 95.
(28) p. 99.
(29) p. 98.
(30) p. 138.
(31) p. 24.
(32) II, xii
(33) p. 24.
(34) p. 94.
(35) Contexte heureux.
(36) p. 305.
(37) p. 363.
(38) La Varende, Flaubert par lui-même, p. 176 ; dans la collection Écrivains de toujours. Ce livre est maintenant remplacé par l’étude de Victor Brombert, même titre.
(39) pp. 387-388.
(40) Le Spleen de Paris, I : l’Étranger.
(41) p. 41.
(42) pp. 103-104.
(43) p. 109.
(44) p. 119.
(45) p. 31.
(46) pp. 337-338.
(47) p. 21-22.
(48)  Madame Bovary, III, v.
(49) p. 104.
(50) p. 218.
(51) p. 297.
(52) I, ii.
(53) p. 228.
(54) pp. 282-283.
(55) p. 45.
(56) p. 33.
(57) III, VIII
(58) p. 227.
(59) Méditations poétiques, Le Vallon.
(60) pp. 227-228.
(61) p. 326.
(62) p. 327.
(63) p. 38.
(64) p. 46.
(65) Les Châtiments : L’Expiation, 1.
(66) p. 23.
(67) Madame Bovary, II, VIII
(68) p. 17.
(69) Corr., éd. Conard, VII, p. 289.
(70) p. 33.
(71) L’f de « sifflaient » est suivi, trois fois, d’un v, consonne peu différente.
(72) Ainsi que le son s.
(73) p.164.
(74) Seconde division des Fleurs du Mal.
(75) p. 20.
(76) Voir M. Grammont, Le Vers français, Delagrave ; dans l’ensemble un excellent ouvrage, bien que certaines affirmations me paraissent discutables
(77) p.1.
(78) p. 3.
(79) p. 87.
(80) p. 381.
(81) pp. 147-148.
(82) p. 138.
(83) p. 100.
(84) p. 10
(85) p. 22.
(86) Cité par V. Brombert, Flaubert par lui-même, p. 28.