1960 La vie de notre Société 2

Les Amis de Flaubert – Année 1960 – Bulletin n° 17 – Page 79

 

La Vie de notre Société

Sommaire : Journaux et Revues qui veulent bien parler de notre Bulletin – Bulletins à réacheter

Hommage à Henri Bretteville, p. 78-79 ‒ Un don de M. Artine Artinian, p. 79 ‒ Un don du Comité Bovary, p. 79 ‒ L’Épée d’Académicien de M. Jean Pommier, p. 79 ‒ La Maison natale de Barbey d’Aurevilly, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, est à vendre, p. 80 ‒ Au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu, p. 80 ‒ Au Pavillon de Croisset, p. 81 ‒ Dimanche 3 juillet 1960 : Les Amis de Flaubert ont accompli un beau périple littéraire au Pays de Caux, p. 81-82 ‒ Visites au Pavillon de Croisset, p. 82

 

**

Journaux et Revues qui veulent bien parler de notre Bulletin

Nous remercions sincèrement les Revues suivantes qui nous font l’honneur et le plaisir du service de leur Bulletin — nous leur envoyons bien entendu le nôtre en réciprocité — et acceptent de nous réserver quelques lignes dans le Bulletin de leur Société.

Pages Libres des Écrivains Dauphinois.

Le Cerf-Volant.

Revue du Département de la Manche.

Académie Berrichonne.

Terroirs Vivants.

Société J.-K. Huysmans.

Un grand merci à Paris-Normandie et à Liberté-Dimanche qui, dans des chroniques aimables et sous les signatures de Gontran Pailhès et de Paul Leroy, veulent bien rendre compte des efforts littéraires de notre Société.

 

**

Bulletins à réacheter

Plusieurs sociétaires et de nombreux libraires ou éditeurs nous demandent les Bulletins 1 à 10 inclus, en particulier 2 et 4.

Nous demandons à nos Sociétaires qui accepteraient de rétro-céder ces Bulletins, de bien vouloir nous le faire savoir pour reprise éventuelle. Prix de la reprise : 200 francs (2 NF) par Bulletin.

**

Hommage à Henri Bretteville

Le décès, à Yvetot, le 11 juillet dernier, de notre ami Henri Bretteville, l’aimable et si dévoué éditeur de notre Bulletin, nous cause la plus grande peine.

Henri Bretteville qui avait fait son apprentissage à Paris à l’École Estienne, succédait à son père dès après la guerre 1914-1918, ayant à ses côtés son frère Paul. C’était un homme de grand talent, de grand courage, d’une probité absolue, d’un désintéressement total, ne vivant que pour une  profession qu’il exerçait sans défaillance.

Que de journaux et de revues lui doivent son aide si précieuse et si fraternelle !

La vie et la mort ne l’avaient point épargné, puisqu’il devait, avant de disparaître lui-même, connaître les cruelles disparitions de ses deux fils et de sa femme.

Pour notre Société, comme pour tant d’autres, c’était non seulement un conseiller précieux, mais un cœur d’une générosité sans pareille. Il y avait en cette âme d’élite un ardent et sincère désir d’aider à la diffusion de toute pensée.

Il nous a beaucoup aimé et beaucoup aidé. Notre Bulletin des Amis de Flaubert lui doit beaucoup, et son décès est pour nous tout à la fois une perte sensible et un véritable deuil.

Notre Société s’incline avec émotion devant sa tombe, et transmet à son frère Paul et à sa famille, l’expression d’unanimes condoléances.

**

Un don de M. Artine Artinian

M. Artine Artinian, le savant professeur de Lettres à l’Université de Woodstock (Etats-Unis), et qui s’est consacré depuis de longues années au souvenir de Guy de Maupassant et à son œuvre, a bien voulu faire parvenir à notre Société un exemplaire grand luxe de la farce célèbre de Gustave Flaubert et de Louis Bouilhet, intitulée La queue de la Poire de la Boule de Monseigneur, et éditée par ses soins (1).

Cet exemplaire est en outre illustré d’amusantes et précieuses gravures et images.

Nous remercions M. Artine Artinian, qui a bien voulu, en outre, être l’un des membres adhérents de notre Société, de la grande bienveillance à notre égard.

(1) Librairie Nizet, 3 bis, place de la Sorbonne, Paris Ve.

 **

Un don du Comité Bovary

Le Comité Bovary qui entend donner à Ry non seulement la première place, mais la place exclusive dans la genèse et la rédaction du célèbre roman de Gustave Flaubert, a fait récemment éditer sur très beau parchemin, un pian de la commune de Ry, où, selon lui, se trouvaient et se trouvent encore les différents lieux où se déroula l’histoire vécue de Delphine Delamare, née Couturier.

Ce plan est intéressant en soi, encore qu’on puisse peut-être objecter que si l’écrivain a puisé quelques éléments à Ry (où résidaient effectivement les Delamare) il demeure acquis qu’il en a puisé d’autres ailleurs, et que Madame Bovary, nous pouvons le répéter, est un roman composite, où l’auteur, avec sa puissance d’observation, a mis en scène de multiples tableaux décelés par lui.

Le Comité Bovary a bien voulu remettre à la Société un second exemplaire de ce plan et même un troisième destinés l’un à être déposé à la Bibliothèque Municipale, l’autre à être déposé au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu.

Nous remercions le Comité Bovary de son don généreux.

**

L’Épée d’Académicien de M. Jean Pommier

Dans notre dernier Bulletin (n° 16), nous avons fait connaître à nos adhérents l’élection à l’Académie des Sciences Morales et Politiques de notre vice-président M. Jean Pommier, professeur au Collège de France (élection du 30 novembre 1959).

Il s’est formé un Comité chargé d’offrir au nouvel académicien une Épée d’honneur.

Notre Société a été heureuse de souscrire à ce don parfaitement justifié, et réitère à M. Jean Pommier, qui a tant fait pour l’œuvre de Flaubert et qui nous honore de sa précieuse amitié, ses sentiments de bien réelle affection.

**

La Maison natale de Barbey d’Aurevilly,

à Saint-Sauveur-le-Vicomte, est à vendre

Une brève annonce donne cette étonnante nouvelle : La maison natale, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, du grand romancier Jules Barbey d’Aurevilly est à vendre !

Les plus pénibles avanies auront donc été infligées à ce magnifique écrivain qui connut une vie plutôt précaire, dans sa sévérité et parfois dans sa misère (Barbey n’eut jamais pour vivre que quelques centaines de francs par mois !) et qui connaît maintenant dans un demi-oubli, la plus triste ingratitude des survivants.

Sommes-nous arrivés à un tel déclin, fait à la fois d’indifférence et de froide volonté de rompre tout lien avec le passé, que dans notre Pays et à notre époque, le souvenir des grands hommes et celui des grandes choses n’évoque en nos cœurs qu’un vague écho de reconnaissance et absolument rien de fierté ? On reste stupéfait devant un tel cynisme !

Certes, on objectera que toute acquisition coûte cher, qu’un immeuble, évidemment vétusté, entraîne de gros frais, que les particuliers n’ont pas d’argent et que les caisses des Collectivités sont vides. Nous connaissons ces classiques lamentations auxquelles il convient de faire la justice de ne point les retenir.

Un pays qui n’a pas le culte du souvenir est un pays qui est destiné à toutes les aventures.

Nous souhaitons de tout cœur que la maison de Barbey soit sauvée. Nous souhaitons qu’elle n’ait point le sort de la maison des Flaubert, vendue par la nièce de l’écrivain et maintenant démolie (1). Nous souhaitons que la ville natale de l’écrivain, le département de la Manche, la Normandie bien entendu, et, s’il entend la requête, l’État lui-même fasse un geste pour empêcher que cette maison, illustre désormais, ne disparaisse de nos yeux.

**

Au Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu

Le Musée Flaubert de l’Hôtel-Dieu est fermé depuis février 1960.

Dans notre dernier Bulletin (16) nous avons protesté contre cette fermeture regrettable que pas grand-chose ne justifie, sinon une réorganisation du Musée, assez vague d’ailleurs et dont les projets — s’il y en a ! — sont tenus secrets.

Nous avons publié la correspondance échangée à ce sujet avec l’administration hospitalière, mais rien depuis février dernier, sinon que, au cours de la fête Flaubert de mai 1960, il nous a été indiqué qu’une personnalité rouennaise de l’Ordre des pharmaciens (un de nos fidèles adhérents d’ailleurs) aurait été pressentie pour être le Conservateur du Musée.

Rien d’autre depuis, et le Musée Flaubert est toujours fermé, ce qui est, nous ne cesserons de le dire, infiniment regrettable et peu fondé.

  1. Nous pourrions ajouter : la maison d’André Gide, à Cuverville-en-Caux (où repose l’écrivain) elle aussi en voie d’abandon.

**

Au Pavillon de Croisset

Le Pavillon de Croisset est, on le sait, depuis 1908, classé Monument Historique…

Ce qui revient à dire qu’il existe autour de ce Pavillon et du terrain l’entourant, une zone de protection d’une trentaine de mètres dans laquelle règne la servitude dite non edificandi.

L’importante entreprise industrielle sise à Croisset, aux confins immédiats du Pavillon, et qui, hâtons-nous de le dire, a d’excellents sentiments de déférence envers ce lieu historique qu’est le Pavillon Flaubert, augmente chaque jour en surface et en hauteur et cherche à construire, bien près, semble-t-il, du mur mitoyen.

En contrepartie de cette expansion justifiable en soi, la servitude ci-dessus lui a été rappelée, car il ne faudrait pas (de nombreux articles de presse s’en sont d’ailleurs, en d’autres lieux, émus) détruire l’incomparable harmonie du paysage flaubertien.

Nous sommes persuadés que la grande voisine partagera, avec sa bienveillance ordinaire, notre manière de voir.

**

Dimanche 3 juillet 1960 : Les Amis de Flaubert

ont accompli un beau périple littéraire au Pays de Caux

La Société des Amis de Flaubert a accompli, le dimanche 3 juillet 1960, un très intéressant périple touristique et littéraire au Pays de Caux. Partis de Rouen en grand nombre dès le matin et après un court arrêt à Yvetot pour y admirer la belle église ronde aux merveilleux vitraux, ils traversèrent la plaine cauchoise toute riche encore des souvenirs des contes de Maupassant, et gagnèrent Cuverville-en-Caux, où repose, dans la plus grande simplicité, l’illustre romancier André Gide. Pénétrant dans le joli manoir où André Gide écrivit la Porte Étroite, ils évoquèrent l’œuvre de Gide dont les « nourritures normandes » furent réelles. Ce fut ensuite la descente par la Valleuse vers Étretat, où une courte halte à la Guillette permit de connaître la caloge, grande barque de pêche venue de Fécamp qui fut le séjour de Guy de Maupassant et de son fidèle François Tassart.

Le docteur R. Rambert, adjoint aux Beaux-Arts et aux Lettres de la Ville de Rouen, accueillit en sa magnifique villa dominant la mer, et avec sa courtoisie ordinaire, les touristes flaubertiens.

L’après-midi fut consacrée à la visite de l’Abbaye de Valmont, dont les ruines demeurées, malgré le temps, solides et lumineuses, sont l’objet d’opportunes restaurations, puis à un hommage, à Veules-les-Roses, à Victor Hugo qui passa en cette charmante localité les derniers automnes de sa vie, en compagnie de son fidèle ami Paul Meurice.

À Varengeville-sur-Mer, les voyageurs se rendirent au cimetière marin qui domine la falaise, s’inclinant devant les tombes de Porto-Riche, l’auteur inoublié du Passé et d’Amoureuse, et de A. Roussel, l’illustre musicien. Ils furent ensuite reçus, avec faste, en son joli manoir de la Cour Normande par Maurice d’Hartoy, qui leur fit voir les nombreux documents de son Musée des Trois Dumas. Après un ultime coup d’œil du haut de la falaise dieppoise sur la ville et sur la mer déjà auréolée d’un chaud soleil couchant, le retour se fit dans la soirée, terminant ainsi un beau voyage où la littérature et le paysage s’étaient si bien assemblés.

 

**

Visites au Pavillon de Croisset

Différents groupements et délégations ont eu l’occasion récemment de se rendre au Pavillon Flaubert à Croisset, soulignant ainsi l’intérêt porté par leurs Sociétaires à la Littérature française et au grand écrivain. Citons notamment :

Samedi 12 Décembre 1959. — Quarante étudiants étrangers sous le patronage de l’Alliance Française.

Mercredi 20 Avril 1960. — Trente étudiants de l’Université Vrije d’Amsterdam, sous la conduite de M. Varga, chargé de cours de littérature.

Jeudi 23 Juin 1960. — Trente Sociétaires de la Société de Saint-François-de-Sales (de Paris).

Lundi 11 Juillet 1960. — Quarante étudiants et étudiantes marocains, au cours d’un séjour à Rouen, visitent la ville et le Pavillon Flaubert de Croisset.

Jeudi 4 Août 1960. — Trente étudiants et étudiantes Malgaches visitent Rouen et le Pavillon de Croisset.