SOMMAIRE
ÉDITORIAL
par Yvan LECLERC
EUSTACHE-HYACINTHE LANGLOIS DANS SON TEMPS
Langlois & Flaubert
par Jean-Christophe COULOT
E.-H. Langlois et la Société d’Émulation de Rouen
(aujourd’hui Société libre d’Émulation de la Seine-Maritime)
par Daniel FAUVEL
Les Danses des morts d’E.-H. Langlois et de Flaubert
par Guy PESSIOT
Flaubert et Les Énervés de Jumièges d’E.-H. Langlois
par Joëlle ROBERT
La fortune posthume d’E.-H. Langlois
par Guy PESSIOT
LANGLOIS, CAHIERS ICONOGRAPHIQUES
Œuvres d’E.-H. Langlois proches de l’imaginaire du jeune Flaubert
choix de Jean-Christophe COULOT
E.-H. Langlois, un dessinateur aux multiples sujets d’inspiration
choix de Guy PESSIOT
DOCUMENTS
E.-H. Langlois, de l’Hymne à la cloche aux Mémoires d’un fou
Charles Richard, « Notice sur la vie et les travaux d’E.-H. Langlois, du Pont-de-l’Arche »
Autour d’E.-H. Langlois dans les collections de la Bibliothèque patrimoniale et du Musée des Beaux-Arts de Rouen
E.-H. Langlois dans la correspondance de Gustave Flaubert
VARIA
GéoSeine : un fleuve entre art et littérature
par Sonia ANTON
De 1921 à 2021 : Flaubert. Les éléments-clés d’une appropriation patrimoniale
par David MICHON
Fortune et Infortune des Flaubert. Répertoire. Présentation de l’ouvrage
par Daniel FAUVEL et Hubert HANGARD
Mikhaïl Boulgakov dans le sillage de Gustave Flaubert
par Eugène TERNOVSKY
NOTES DE LECTURE
par Joël DUPRESSOIR
Résumés des articles, en français et en anglais
Éditorial
Yvan Leclerc
Le nom d’Eustache-Hyacinthe Langlois est connu des familiers de Flaubert : il est cité une douzaine de fois dans sa correspondance, entre 1832 et 1879, c’est-à-dire du début jusqu’à la fin de la vie de l’écrivain ; il est mentionné dans la Lettre à la municipalité de Rouen, comme un « noble artiste » méconnu et maltraité par ses concitoyens. La belle signature en écriture ronde « E H Langlois » se lit en bas du portrait à la mine de plomb représentant le jeune Gustave en 1830, à l’âge de 9 ans. Plusieurs de ses ouvrages se trouvent encore dans la bibliothèque conservée à l’hôtel de ville de Canteleu. C’est à Langlois que Flaubert fait référence, quand il écrit La Légende de saint Julien l’Hospitalier et qu’il forme le projet d’une édition illustrée par le dessin du vitrail de la cathédrale de Rouen, emprunté à l’Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre.
Ces marques attestent une forte présence de Langlois dans la vie et l’œuvre de Flaubert. Le jeune homme n’a pas fréquenté longtemps son aîné, puisqu’il n’avait que 16 ans quand il est mort, en 1837, mais « la place du père Langlois », comme Flaubert le désigne affectueusement dans une lettre qu’il adresse à sa mère depuis Constantinople en 1850, est beaucoup plus vaste qu’on ne le soupçonnerait au premier abord. C’est cette « place » qu’on s’est proposé de cerner.
La journée dont les textes de ce numéro sont issus a été organisée le 24 mars 2018 par Guy Pessiot. L’invité d’honneur en était Jean-Christophe Coulot, passionné par la personnalité hors du commun et par l’œuvre multiforme de Langlois, dont il possède de nombreux originaux. Rapprochés par la même passion, Jean-Christophe Coulot et Guy Pessiot ont bien voulu nous permettre de reproduire quelques trésors de leurs collections, en deux cahiers iconographiques complémentaires, l’un présentant un choix significatif des sujet très variés dessinés et gravés par Langlois, l’autre réunissant des dessins en correspondance avec les textes de jeunesse de Flaubert. Il est en effet frappant de constater à quel point leurs univers sont proches. Ainsi que le montrent les études qu’on va lire, les titres des ouvrages de Langlois ouvrent largement sur la littérature du cadet : L’Hymne à la cloche, La Danse des morts, Les Énervés de Jumièges…
L’abondante iconographie contenue dans le cahier central s’ajoute au fonds conservé à la Bibliothèque municipale de Rouen, qui a fait l’objet d’une présentation lors du colloque ; plusieurs pièces sont également reproduites ici.
Le volume se termine par les habituels Varia, consacrés majoritairement à Flaubert (la fortune de sa famille, la patrimonialisation de l’écrivain), mais aussi à Maupassant quand il est question d’un projet de recherche sur la Seine littéraire et artistique. Le dernier article, sur Mikhaïl Boulgakov lecteur de Flaubert, a été proposé spontanément : occasion pour rappeler à nos lecteurs qu’ils sont les bienvenus s’ils souhaitent passer de l’autre côté de la page en devenant auteurs. Nous accueillerons bien volontiers, après avis du comité de rédaction des Cahiers, des études critiques, des republications de documents anciens, en particulier des articles contemporains des deux auteurs, des transcriptions de manuscrits inédits (il en reste beaucoup, par exemple parmi les notes de Flaubert).
Au moment de boucler ce numéro des Cahiers Flaubert-Maupassant, nous apprenons une excellente nouvelle : à l’initiative de son président, Yvon Robert, le conseil de la Métropole a approuvé le transfert à cette collectivité du Musée Flaubert et d’histoire de la médecine, jusqu’alors dépendant du C.H.U. de Rouen ; du Pavillon Flaubert de Croisset et de la Maison natale de Corneille, rue de la Pie à Rouen, tous deux propriétés de la Ville de Rouen, et gérés par la Bibliothèque municipale. Avec le Musée Corneille de Petit-Couronne, ils formeront, à partir du 1er janvier 2021, au sein de la réunion des musées de la Métropole, un ensemble de quatre maisons littéraires.
Grâce au rapprochement des deux lieux habités par Flaubert, la commémoration de sa naissance, en 2021, s’engage sous de bons auspices.